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Kere dans le Sud – Hery Rajaonarimampianina en effaceur

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En visite dans le deep south pour être au chevet des victimes du « kere », le chef de l’État charge son prédécesseur. Andry Rajoelina lui a grillé la politesse en étant sur terrain depuis dimanche.

Rattrapage. Hier, Hery Rajaonari­mam­pianina, président de la République, s’est rendu dans la commune rurale d’Ampotaka, district de Beloha, dans la région Androy, pour être au chevet des sinistrés de la sécheresse et de la famine, commu­nément appelée « kere ». Une réaction qui, aux yeux de l’opinion, est quelque peu tardive, d’autant que Andry Rajoelina, ancien président de la Transition, l’a devancé d’une journée.
L’ancien président de la  Transition est, en effet, depuis dimanche dans les districts d’Ambovombe et Tsihombe tous deux (Rajoelina et Rajao­narimampianina) ont été dans la région Androy, lui aussi, pour être au chevet des victimes du « kere ». Face à la presse, hier, lors de son passage à Toliara, le président de la République n’a pas échappé à la question qui fâche. L’occasion pour le locataire d’Iavoloha de charger son prédécesseur.
En réponse à la question si son déplacement est dans le but d’effacer les traces d’Andry Rajoelina, le président Rajaonarimampianina réplique : « Cette visite a déjà  été programmée à l’avance avec mon équipe depuis la semaine dernière, mais demandez-lui [Andry Rajoelina] si son déplacement était vraiment le fruit d’un hasard ».
À Hery Rajaonarimam­pianina d’ajouter : « J’étais là-bas mais la situation n’est pas si dramatique comme le mentionnent certaines personnes. J’ai de la peine lorsque l’on expose des photos d’enfants de l’Androy pour illustrer les victimes de famine afin de donner simplement une image négative à leur profit, alors qu’ils étaient au pouvoir. Qu’a-t-on fait depuis 50 ans. Certains apportent dans leurs bagages de l’argent ou de l’eau. Ce n’est pas de ça dont-on a besoin mais d’infrastructures pérennes. Il y a ceux dont la construction a été entamée, mais pas finie ».

Réactivité
Certainement, une partie de son discours tacle Andry Rajoelina qui était dans le deep south avec, dans ses bagages, des médicaments, quarante milles unités d’aliments nutritifs vita­minés, de la semoule de maïs, de l’eau potable en bouteilles en plastique, du lait, du riz et des vêtements pour mille deux-cents familles. Dans la région Androy, depuis 20 ans, un pipeline de plus d’une centaine de kilomètre serait, en effet, toujours en chantier.
Hier donc, le président de la République, outre la distribution de vivres, a procédé à l’installation de panneaux solaires du centre de pompage d’eau de la commune d’Ampotaka qui était auparavant alimenté par un groupe électrogène. « La mise en place de ces panneaux solaires assurera d’une manière pérenne l’approvisionnement en eau dans cette zone dominée par la sécheresse et la famine », s’est-il réjouit. Lui qui a affirmé devant les journalistes de Toliara, du reste, avoir une solution qui « réglera toutes les spéculations et les supputations autour de la famine qui sévit dans le Sud ».
Pour certaines personnalités politiques, les aléas de la nature sont l’occasion de faire front, de prise de responsabilité et prouver la solidarité avec la population. Pour d’autres, il s’agit d’une opportunité de gagner des points aux regards des futurs électeurs. Certes, hier, le chef de l’État a indiqué qu’il était encore loin de songer à la propagande, mais que ce soit dans le premier cas, ou dans l’autre, le retard de réaction du président de la République face aux maux de la population est pointé du doigt.
Cela fait, en effet, plusieurs semaines que la presse et les entités nationales ou internationales sonnent l’alarme sur « l’urgence » humanitaire dans le deep south. La réactivité tardive du président de la République a déjà été soulignée concernant les inondations dans le Nord, notamment, face à la détresse des habitants du district de Mampikony. Il a fallu un appel d’Edgard Razafindravahy, chef de fil du parti Arche de la nation (ADN), première personnalité politique présente sur place, pour que le locataire d’Iavoloha s’empresse de descendre sur terrain pour rattraper son retard.

Francis Ramanantsoa et Garry Fabrice Ranaivoson


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