Message fort. Le ministre de l’Education nationale (MEN), Paul Rabary, a appelé les anciennes autorités élues et nommées à rejoindre leurs fonctions d’enseignants dans les écoles primaires, les collèges et les lycées publics. Autrement, « elles seront sanctionnées par la suspension de leur salaire », a précisé ce ministre en charge de l’éducation à Faravohitra, vendredi dernier, en marge de la distribution des contrats de travail des enseignants nouvellement recrutés en tant que fonctionnaires.
Cette décision entre dans le cadre du recensement de personnel fantôme, effectué par le ministère de la Fonction publique et des lois sociales, actuellement.
Les anciens enseignants ayant eu des mandats électifs ou publics comme les députés, les maires ou nommés en tant que chef de circonscription scolaire (Cisco), chef de zone d’administration pédagogique (Zap) rentrent dans cette catégorie d’agents de l’Etat à sanctionner s’ils ne reprennent pas leur poste. Ce qui est une grande satisfaction pour les établissements scolaires qui connaissent un manque inlassable de personnel.
Vingt heures
Les matières scientifiques dont les sciences de la vie et de la terre et les mathématiques en sont les plus concernées. « On est obligé de recruter des enseignants pris en charge par les parents d’élèves car les titulaires n’arrivent pas à combler les manques», explique un proviseur de lycée dans le centre ville d’Antananarivo, ayant voulu garder l’anonymat. Dans d’autres lieux, un enseignant est obligé de dispenser des matières, dont il n’est même pas spécialisé, pour combler ce manque de personnel enseignant.
D’autre part, une note de service, mentionnant l’obligation de vingt heures de travail par semaine et par enseignant dans les lycées publics, a été éditée par le MEN pour résoudre susdit problème. « Les fonctionnaires doivent d’abord respecter vingt heures de travail par semaine, avant d’exécuter des activités dans des établissements privés », rajoute Paul Rabary.
Les concernés désapprouvent cette décision. « Le volume horaire de travail pour les enseignants licenciés et ceux titulaires de maîtrise ne doivent pas être identiques vu que notre grille indiciaire n’est pas le même. De plus, notre salaire est déplorable c’est pourquoi on exerce d’autres activités. Si l’Etat veut qu’on respecte cette note, il faut que notre condition de travail s’améliore», signale des enseignants au niveau d’un lycée public d’Antananarivo.
D’après le Premier ministre, Jean Ravelonarivo, l’effectivité du recensement des fonctionnaires fantômes améliorera les conditions de travail de tous les agents de l’Etat. Ces derniers attendent impatiemment la concrétisation de cette promesse.