Emportés à la dérive, pendant 11 jours, à 222 kilomètres du point où ils ont été localisés à Mayotte, deux Français ont été retrouvés à Nosy Be. Leur catamaran s’est désolidarisé en mer.
Fin du calvaire pour deux naufragés français. Perdus en mer pendant 12 jours, entre Madagascar et Mayotte, ces deux marins ont été sauvés in-extremis dans l’après-midi d’avant-hier sur les côtes de Nosy Be. Leur catamaran battant pavillon néerlandais, baptisé «La Mangue bleue», a été localisé la dernière fois sur les mers territoriales mahoraises. Emporté à la dérive, au gré du vent et du courant, la frêle bi-coque s’est du coup déroutée à 222 kilomètres du point de localisation. Les deux naufragés se trouvant à bord, sont sains et saufs. Jeudi vers 16 heures, une embarcation de pêche malgache, les a repêchés à environ une vingtaine de kilomètres au large des côtes de l’Île au Parfum. Luttant pour survivre, les deux Français se sont tant bien que mal accrochés à la coque déstructurée de leur catamaran.
Embarqués à bord du bateau de pêche, les deux miraculés ont été emmenés dans le village côtier de Madirokely, où un ressortissant français les a pris en charge.
Sitôt informée que les deux Français ont été retrouvés, alors que leur sort était incertain pendant plus de dix jours, le consul honoraire de France à Nosy Be s’est, pour sa part, attelé à la procédure de rapatriement des deux rescapés vers Mayotte.
La traversée des deux Français a viré au cauchemar le dimanche 10 juillet, lorsque leur catamaran a subi une avarie structurelle au large de Mayotte. Une désolidarisation des deux coques de l’embarcation l’a rendue incontrôlable. La « Mangue Bleue» effectuait une traversée entre Mayotte et Madagascar, avec quatre personnes à bord, lorsque le pire s’est produit. Elle voguait à 83 kilomètres à l’Est de la Petite Terre de Mayotte, avant qu’elle ne soit contrainte de faire demi-tour, lorsque sa structure commençait à présenter des signes de fatigue.
Changement de cap
Confrontés de surcroît aux conditions météo-océaniques hostiles, qui ont sévi dans la zone de traversée, l’équipage a dû changer son cap de 180°, pour essayer de rallier le port où il a appareillé.
Lorsque le pire s’est produit, un couple de plaisanciers français, a été sauvé dès le lendemain, par une embarcation de pêche mahoraise, à une trentaine de kilomètres du littoral. Les pêcheurs venus à la rescousse ont embarqué dans leur bateau l’annexe motorisée du catamaran, pour rejoindre Mayotte.
Les deux membres d’équipage étaient en revanche arrimés, à l’issue du naufrage, au flotteur bâbord du catamaran, à l’intérieur duquel se trouvaient des vivres, de l’eau, ainsi que des gilets de sauvetage.
Selon le journal de l’île de la Réunion, le couple secouru de justesse, une fois près des côtes, a relayé le message de détresse vers le PC Secmar de Mayotte, qui a transféré la coordination des opérations au CROSS Réunion. Les éléments recueillis par le CROSS Réunion, en collaboration avec le PC Secmar, ont permis de définir la dernière position connue de la détresse. Une vedette de gendarmerie maritime ODET a été engagée le lundi 11 juillet par le CROSS Réunion dès réception de l’alerte.
Des mardi 12 juillet, un important dispositif de recherche aérienne a été déployé grâce à l’appui des forces armées dans la zone sud de l’océan indien (FAZSOI). Pour compléter l’effort de recherche, 9 navires de commerce de différentes nationalités ont été déroutés de leurs lignes commerciales pour participer à des recherches élargies en mer, mais en vain. Sensibilisées dans les recherches, les autorités malgaches, ont quant à elles, transmis le message à leur flottille de pêche, lequel s’est avéré payant.
Recueilli par Seth Andriamarohasina