Six corps de sans-abri ont été ramassés dans six quartiers de la capitale depuis le début du mois. Les victimes ont succombé à la faim et au froid selon les explications recueillies.
La faim et la famine frappent et tuent dans de la capitale. En l’espace d’une dizaine de jours, six Sans domicile fixe (SFD), ont péri dans les rues. Enlevés dans plusieurs quartiers, par le Bureau municipal d’hygiène (BMH), ces corps ont été transportés à la morgue de l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA).
Parmi ces personnes décédées, quatre sont des inconnues. En revanche, des cartes d’identité nationales ont été retrouvées sur les deux dernières. Aucune blessure n’est relevée sur ces corps. De source hospitalière, ces solitaires des rues, succombent le plus souvent à la famine, au froid, et parfois à des maladies non traitées. Les cas de décès sont plus fréquents, pendant la saison hivernale.
Les deux premières découvertes macabres de ce mois, ont été effectuées le 1er août. Le corps d’un homme, âgé d’une cinquantaine d’années, gisait dans un coin de la rue à Isotry. Averti, le BMH, a envoyé sur place un corbillard, pour le conduire a la morgue de
l’hôpital d’Ampefiloha. Le même jour, le corps sans vie d’un quadragénaire, a été
retrouvé à Androndrakely.
Morgue surpeuplée
Le lendemain, c’est un quadragénaire qui a été retrouvé mort, dans un coin de la rue à Besarety. Deux jours plus tard, la dépouille d’un inconnu a été découverte à Tsaralalàna. Une femme âgée d’une trentaine d’années, a, quant à elle, trouvé la mort dans un endroit public à Ampatsakana. Dans la nuit du 05 au 06 août, l’équipe du BMH est allé chercher à Androndra le corps inerte d’un homme de 40 ans.
Sur les six corps conduits à la morgue de l’HJRA, seul un a été récupéré, de source auprès de ce service. Par contre, les cinq autres, sont toujours gardés dans la chambre froide.
«Des communications ont été faites à la radio pour ces corps, mais les familles des défunts, n’ont pas encore donné signe de vie», indique Andry Adriambololona, responsable du
service morgue de l’HJRA. Selon ses explications, ces dépouilles seront enterrées dans une fosse commune, au cimetière d’Anjanahary demain, si les familles ne se manifestent pas.
Avant la mise en terre des corps, des autopsies sont pratiquées sur réquisitoire de la police judiciaire.
Les dépouilles non récupérées, ou abandonnées par les familles, sont enterrées périodiquement, par les agents de la commune urbaine d’Antananarivo, dans un souci de salubrité, et pour éviter le surpeuplement de la morgue.
Seth Andriamarohasina