Les exploitants avicoles se plaignent de la rapidité de la hausse des prix. Alors qu’aucune révision n’a été faite lors des baisses des prix des intrants et du carburant.
Grogne des fermiers, notamment ceux qui se spécialisent dans l’aviculture, sur la hausse significative du prix de la provende sur le marché. « Effectivement, une hausse de prix de ce mélange alimentaire destiné aux animaux d’élevage a été enregistré depuis le début du mois d’août», d’après les explications de Hery Ratsimandisa, revendeur de provende sis aux 67 Ha, dans une interview hier.
Actuellement, si l’on ne se réfère qu’aux prix de la provende destinée à l’élevage du poulet de chair, le prix du sac de démarrage s’affiche à 91700 ariary contre 88200 ariary auparavant, le sac de la provende pour la finition aussi a connu cette hausse en s’affichant à 83 300 ariary contre 81 000 ariary le mois dernier. Pour ce même revendeur, « en moyenne une hausse de 3 500 ariary par sac a été enregistrée, soit 70 ariary par kilo ».
Injustifiée
Cette hausse a été inévitable pour des multiples raisons, selon les producteurs de provende. À titre d’exemple, dans une note d’information datée du 25 juillet, Michel de l’Estrac, directeur des opérations de LFL Madagascar a expliqué que « le prix du mais ne cesse d’augmenter au niveau local, accouplé à un prix du soja cher sur le plan international. En sus, nous avons aussi connu une hausse du prix du carburant. Tous ces paramètres nous obligent à réviser nos prix de vente. Malgré tous les efforts que nous mettons en place, toutes ces augmentations ont des impacts négatifs sur notre activité industrielle et il nous est difficile de maintenir nos coûts de production dans ce contexte difficile. Dans le souci de toujours assurer la qualité et performance de nos provendes, nous sommes dans l’obligation de revoir à la hausse le prix de nos provendes ».
Des raisons qui ne justifient pas pour autant une telle hausse, estime Mamisoa Ramananarivo, aviculteur du coté d’Ampitatafika. Selon lui, « le prix du maïs a chuté en mars mais aucune révision du prix de la provende n’a été constatée ». Hery Ratsimandisa, renchérit que « le prix du carburant a aussi connu une baisse mais aucune révision sur le prix de la provende ne s’est faite ».
Selon les derniers chiffres de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en 2014, « la filière avicole de Madagascar totalise 35 millions de têtes de volailles, dont 86% de la production sont issus des villages de la Grande Ile, générant un chiffre d’affaires estimé à plus de 100 millions de dollars chaque année ». Une filière qui nécessite ainsi plus de considération, d’après les acteurs y travaillant.
Rado Andriamampandry