Le quart des canaux d’évacuation de la capitale sont bouchés. Une éventuelle reprise des remblaiements aggraverait la situation.
Le scénario catastrophique de 2015 est encore à craindre à la prochaine saison des pluies. Le directeur de la propreté urbaine (DPU) auprès de la mairie d’Antananarivo-ville, Fanilo Ramanamihaja, alerte la population et les autorités que l’évacuation d’eau dans la capitale devient de plus en plus difficile. Les constructions illicites sur ces canaux demeurent la principale source du problème. Une éventuelle reprise des remblaiements ne ferait qu’aggraver la situation. L’idée d’autoriser à nouveau les remblais semble pourtant dans l’air si l’on en croit les autorités municipales.
« 25% des canaux d’évacuation d’eau de la capitale sont actuellement bouchés. Les bas-quartiers en souffrent le plus. Les actions humaines dont les constructions illicites et les jets d’ordures surtout des plastiques, en sont les principales causes », a-t-il précisé. C’était mercredi, en marge de la passation de service des deux chefs de corps de la police municipale. À entendre ce responsable, les déchets issus de ces canaux remplissent cinq camions par jour.
Démolition
Lors de la précédente saison des pluies, la capitale a été frappée par des inondations et des glissements de terrains mortels. Les autorités avaient décidé de démolir des milliers de constructions illicites qui entravent l’évacuation des eaux et qui représentent un danger pour la population. Mais, aucune mesure drastique concrète n’a été prise jusqu’à présent, pour éviter que la même situation se reproduise.
Lors de la présentation de son bilan d’activité à l’administration de la mairie d’Antananarivo, hier, le colonel Joseph Ramiaramanana, président de la délégation spéciale (PDS) a assuré qu’une équipe effectuait, désormais, la démolition de certaines constructions sur les canaux d’évacuation. Il admet, toutefois, que certaines comme celles situées au garage Ankadimbahoaka, sont encore bien là. Pourtant, c’est ce qui a provoqué la montée des eaux dans les quartiers d’Androndra et de Marohoho. D’autres agents seraient en place pour attendre le «top» avant de se lancer.
Mais alors que les difficultés d’évacuation d’eaux restent entières, le PDS avait récemment annoncé que des réflexions étaient en cours pour que les remblaiements soient à nouveau autorisés en certains endroits, même si
cela a été interdit depuis 2014.
Contacté un haut responsable auprès du ministère chargé de projets présidentiels dément cette information.
« Le comité du remblaiement est dirigé par le MEPPATE et aujourd’hui (hier), 17 septembre, on n’a reçu aucun dossier sur ce sujet. Donc cela reste suspendu dans la capitale », a conclu le haut responsable.