Déception mardi à Iavoloha pour une délégation de journalistes. Le Président Rajaonarimampianina leur a annoncé que la loi sur la communication sera promulguée.
«J’ai déjà signé la loi sur la communication médiatisée. Elle sera promulguée . Pour moi le débat est clos». La délégation de journalistes venue à Iavoloha hier pour demander justement au Président de ne pas promulguer cette loi est ainsi restée sur sa faim . Malgré l’insistance des journalistes de procéder à un nouveau débat sur ce code controversé et liberticide, le Président n’a pas voulu revenir sur sa décision et a campé sur sa position . Il a refusé catégoriquement d’utiliser l’article 59 de la Constitution qui lui permet justement de demander une nouvelle délibération à l’Assemblée nationale. « Vu le contexte, ce n’est plus possible. Cela créerait des tensions entre les institutions. Vous auriez dû relancer le débat à l’Assemblée nationale avant le vote. Ce sont les députés qui décident . Ils ont changé ou rejeté plusieurs projets de loi envoyés par l’Exécutif durant mon mandat », a-t-il asséné à l’endroit des journalistes qui lui ont remis quelques remarques et amendements à ce code .
Attrape-nigaud
Le Président va ainsi jusqu’au bout de ses intentions malgré les nombreux appels d’organisations internationales , chancelleries , société civile sur la nécessité de revoir ce code , malgré les manifestations et meetings faits dans ce sens. Il a avancé des arguments pour le moins fallacieux soulignant que ce code protège l’intérêt des journalistes et leur épanouissement tout en donnant des cours de déontologie et d’éthique. « Par rapport au code de la communication du Bénin, cité en référence par les observateurs , le notre n’a rien de contraignant . Le montant des amendes est l’un des plus bas en Afrique et il n’y a plus de peine de prison », a-t-il lancé pour conforter sa position.
Mais pour berner les journalistes ,le Président a proposé la mise en place d’un espace de concertation pour voir ensemble les points susceptibles d’interprétation par la Haute Cour Constitutionnelle avant de fixer les modalités d’application de la loi. Le Président n’a donné aucune garantie aux journalistes quant à l’effectivité des points qui seront discutés et adoptés . Il n’a pas non plus fixé de délai pour la confection de ces modalités d’application qui doivent passer à l’Assemblée nationale pour adoption. En fait , le Président semble mener les journalistes en bateau pour calmer la tempête. En tout cas, aucun accord ne lui a été donné quant à la suite de cette proposition qui a tout d’un attrape-nigaud par les journalistes.
La rédaction