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Conjoncture – La communauté internationale remonte au front

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Face à l’évolution de la situation politique à Madagascar, la communauté internationale rentre en scène pour mettre de l’ordre. Un réengagement afin d’éteindre les lueurs d’une nouvelle crise.

Rebelote. Depuis quel­ques semaines, la com- ­mu­nau­té internationale (CI), a semble-t-il renfilé son costume d’arbitre dans les débats politiques malgaches. Une prise de position affirmée publiquement dans l’optique, probablement, d’éviter un cheminement périlleux pour la stabilité et l’ordre constitutionnel.
Les intentions séditieuses affirmées du mouvement « Antso », et le « Dinika ho an’ny fanavontam-pirenena » (AFP et DFP) auxquelles s’ajoutent les revendications de la démission du chef de l’État et la tenue d’une présidentielle anticipée, par le mouvement « Mitsangàna ry Malagasy » (M-MRM), font que l’opinion internationale semble juger la conjoncture assez critique pour justifier une intervention, quitte à flirter avec une certaine ingérence.
À entendre les interventions successives d’Hawa Ahmed Youssouf, représentante spéciale de la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), et Violette Kakyomya, représentante résidente du Programme des Nations-Unies (PNUD), à Madagascar, la CI a tranché. Pour elle, les élections de 2018 devraient départager les bords politiques antagonistes.
« Qui vont financer les élections anticipées   Ceux qui réclament cela ont-ils l’argent pour le faire   Ce ne sont pas des élections anticipées qui vont aider la population », a soutenu la représentante de la commission de l’UA, lundi, à Ankorondrano. En marge de la cérémonie de clôture de l’atelier multiacteur pour les partis politiques, à l’hôtel Ibis, Ankorondrano, mardi, la première responsable de la représentation du PNUD dans la Grande île a, elle aussi, posé son veto quant à des élections anticipées.
Réengagement
Opinant sur la conjoncture du moment, Marc Ravalomanana, ancien chef d’État, a soutenu devant la presse, mardi : « Réclamer des élections anticipées n’est pas opportun sans l’accord et le soutien de la communauté internationale, sinon, c’est la population qui en paiera les frais. Mais, ces revendications sont, aussi, légitimes étant donné que le pouvoir est hermétique à toute suggestion et ferme la porte à toute intention de dialogue ».
Bien qu’il affirme être ouvert au dialogue, la suffisance et les agissements du pouvoir douchent, souvent, tout élan de recherche d’issue concertée et consensuelle à un problème social ou politique. Face à la situation actuelle, l’ancien président opte « pour un réenga­gement de la communauté internationale afin de concrétiser une vraie sortie de crise. Ce sont eux qui ont imposé le ni…ni. Voilà le résultat, alors maintenant qu’il fasse en sorte de résoudre le problème ».
Dans sa logique, le résident de Faravohitra estime que si le pouvoir s’entête à fermer la porte au dialogue, c’est à la CI de faire pression pour qu’il s’engage dans une concertation autour d’une table et applique les accords conclus. Etant donné les manœuvres de ces derniers temps, il semble que les partenaires internationaux de la Grande île aient pris conscience de cette nécessité de se réengager dans l’appui à une stabilité durable dans le pays.
En mission d’évaluation à Madagascar, il y a quelques jours, Joaquim Chissano, représentant spécial de la Communauté des États d’Afri­que austral (SADC), a appelé à la reprise du processus de réconciliation nationale et au dialogue. Le dialogue dans le but d’avoir un contexte propice à des élections acceptées de tous, en 2018, semble, justement, être l’option choisie par la CI pour parvenir à une stabilité politique durable. Cette option pourrait, également, être motivée par un souci d’éviter la rupture de certains projets et processus déjà engagés.
« Le sommet a pris note des avancées réalisées sur le plan politique et de la reprise économique à Madagascar et a insisté sur l’importance pour la région de mobiliser les ressources nécessaires pour soutenir les efforts entrepris par le pays pour relancer son économie », indique le point 23 de la déclaration du sommet de la SADC, ayant pris fin, hier, au Swaziland. « Il y a beaucoup de projets en cours, des fonds sont disponibles pour le pays (…) Madagascar ne doit plus retourner en arrière », a déclaré Hawa Ahmed Youssouf. Reste à voir si cela suffira à calmer l’ardeur des frondeurs.
Garry Fabrice Ranaivoson


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