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Santé – Insuffisance mortelle de la chirurgie

Plusieurs personnes meurent du non accès à la chirurgie pour diverses raisons. L’élaboration d’un plan national est en cours.

Faux diagnostic. La défail­lance de l’accès à la chirurgie tue considérablement des gens. « Un constat au niveau mondial a démontré que le taux de mortalité, dû au non accès à la chirurgie, est plus élevé que celui des maladies infectieuses, comme le paludisme, dans les pays en développement », a expliqué le directeur de cabinet du ministère de la Santé publique, le professeur Willy Randriamarotia, joint au téléphone, hier. « La Com­mission du Lancet sur la chirurgie mondiale estimerait, en 2015, à neuf sur dix les personnes n’ayant pas accès à la chirurgie, dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI). Et 143 millions d’interventions chirurgicales supplémentaires sont nécessaires chaque année dans les PRFI pour sauver des vies ».
Le professeur Willy Randriamarotia a exposé plusieurs soucis, à l’instar de l’éloignement des cen­tres chirurgicaux, l’insuffisance des spécialistes et le manque de matériel. À Madagascar, plus de 80 % des habitants dans les zones enclavées seraient obligés de parcourir deux heures, au minimum, pour être pris en charge dans un bloc opératoire. Le taux de couverture des centres hospitalier de référence du district niveau II (CHRD II), reste faible. Récemment, l’État en a ouvert une dizaine, mais ceux-ci restent insuffisants. Les spécialistes sont concentrés dans les grandes villes et le ministère déploie des personnels formés pour effectuer les opérations essentielles, au niveau des CHRD II.

Manque de moyen
Ces défaillances de système sont renforcées par le manque de ressources financières des patients. Un acte chirurgical peut coûter des millions d’ariary, comme en témoigne un père de famille, habitant à Manjarakary.
« Notre mère a subi une intervention chirurgicale, au niveau de sa jambe. Nous avons dépensé aux environs de 3 millions d’ariary, pour les médicaments et les équipements nécessaires à cette opération », explique-t-il.
Le ministère de la Santé publique est sur le point d’élaborer un plan national de chirurgie, pour diminuer le taux de mortalité, causé par cette inaccessibilité de la chirurgie. Les 5 et 6 septembre, tout le personnel concerné de près ou de loin par cette discipline, les partenaires techniques et financiers ont été réunis au Motel Anosy, pour discuter de cette problématique. Un comité coordonnera toutes les recommandations sorties de cet atelier. Le ministère de la Santé publique aspire à l’ouverture d’un CHRD II dans les cent douze districts, l’augmentation des spécialistes et des personnels formés pour effectuer les actes chirurgicaux essentiels.

Miangaly Ralitera


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