C’est une personnalité éminente de la scène culturelle et littéraire de la Grande île. Juliette Ratsimandrava a été adoubée par ses pairs lors d’un ultime adieu, hier.
«C’est après avoir pris conscience que l’essentiel du patrimoine malgache est dans la langue que je me suis tournée vers l’étude et la conservation de notre langue maternelle » avait dit Juliette Ratsimandrava. Une passion au delà d’un travail de recherche de longue haleine pour la valorisation de la langue malgache, c’est ce que cette grande dame de la littérature malgache qu’était Juliette Ratsimandrava, représente pour toute une génération. Sa disparition en début de semaine a attristé le milieu culturel et littéraire.
Forte de ses expériences ainsi que de ses parcours, elle a voué sa carrière à la promotion de la langue, de même qu’à son épanouissement, face à la mondialisation. « Notre langue maternelle est ce qui nous réunit, c’est elle qui nous rend solidaires. Sa valorisation est un devoir que je me suis fixée », soulignait-t-elle face à ses pairs, autant au pays que partout dans l’océan Indien, voire au-delà. Ayant partagé cette passion à ses proches, à ses étudiants et à ses proches collaborateurs, Juliette Ratsimandrava a laissé, comme héritage pour la langue maternelle, un travail de mémoire et de conservation à perpétuer. Illustre académicienne, tous ses pairs ne tarissent pas d’éloges à son sujet. Lors de l’ultime adieu qui lui a été accordé hier, les sommités de la scène culturelle et littéraire, ont ainsi tenu à lui faire honneur.

Esther Andriamamonjy (à dr.) succèdra à Juliette Ratsimandrava au centre des langues de l’académie malgache.
Immortelle
Ils sont entre autres, académiciens, écrivains, poètes, artistes plasticiens, acteurs de théâtre et enseignants chercheurs à s’être rués pour rendre ce dernier hommage à Juliette Ratsimandrava. « Sa disparition est une grande perte pour nous tous. Ceci-étant, elle est une grande dame de la littérature et ses écrits ainsi que ses travaux pour la langue, resteront intemporels » confie le général Désiré Ramakavelo.
L’une de ses proches collaboratrices, l’écrivain Esther Andriamamonjy remplace Juliette Ratsimandrava à son poste de directrice du centre des langues de l’Académie malgache. « En son honneur, on poursuivra ce qu’elle a déjà entrepris pour notre langue maternelle. Le fait est qu’on lui en sera d’autant plus éternellement reconnaissante», affirme-t-elle.
Émue et admirative devant le parcours de Juliette Ratsimandrava, l’auteure Michelle Rakotoson de confier « Elle le disait elle-même, le meilleur de notre patrimoine réside dans notre langue maternelle. Il faut ainsi la préserver à tout prix, de même pour ce vivier culturel où elle passait le plus clair de son temps qu’est le Tahala Rarihasina à Analakely qui lui tenait à cœur».
De l’enseignante chercheuse Monique Rakotoanosy, en passant par l’actuel président de la troupe Jeannette, Mbato Ravaloson au chanteur Ndriana Ramamonjy, nombreux sont ceux qui ont fait le déplacement au FJKM Ambavahadimitafo pour assister à la messe en l’honneur de cette académicienne. Ils ont tous comme point commun une admiration intarissable pour cette grande dame de l’Académie malgache. Émeline Raharimanana, directrice de la culture au sein du ministère de la Culture et de la promotion de l’Artisanat et du Patrimoine, a représenté le département de Jean-Jacques Rabenirina à l’occasion. Juliette Ratsimandrava a été élevée au grade de « Commandeur de l’Ordre des Arts, des Lettres et de la Culture», le mois dernier.
Andry Patrick Rakotondrazaka