La production de tabac semble en pleine évolution. Cette filière, restée dans l’ombre, alimente les recettes fiscales de l’État.
Un essor constant. Les contributions de la filière tabacole aux recettes fiscales de l’État ne cessent d’augmenter. Cette année, les impôts et taxes versés par les acteurs de la filière enregistrés dans les caisses de l’État sont de 220 milliards d’ariary, contre 215 milliards d’ariary l’année dernière. Une hausse de 200 milliards d’ariary depuis 13 ans si en 2002, la recette fiscale était de 20 milliards d’ariary.
La crise et les problèmes rencontrés par l’industrie de cigarettes ne semblent pas affecter les contributions de la filière à l’économie. Les fabricants ont diminué leur demande à cause des mesures anti-tabac mais la production est restée la même. « Les mentions d’avertissement sur les paquets de cigarettes, la limitation de la publicité en faveur du tabac ainsi que les fortes hausses de prix ont permis une large diminution de la consommation de tabac », a expliqué Eddy Randrianatsimbazafy, directeur général de l’Office malgache des tabacs (Ofmata) lors de la célébration du 45e anniversaire de l’office. Pourtant, il a souligné que la quantité de production de tabac par la société est maintenue : De même que le volume des contributions fiscales.
Eddy Randrianatsimbazafy a aussi précisé que tous les trois ans, il y a une augmentation du prix de cession des tabacs, qui varie de 5 à 7%. « La dernière augmentation a été en 2014 », affirme-t-il. Les crises perturbent la production dans la partie sud de Madagascar dans la mesure où « certains paysans vendent directement les produits aux fabricants mais des mesures ont été prises pour y pallier. Cette année, 100 tonnes à 150 tonnes de tabac ont été saisis », affirme le directeur général.
Pourvoyeurs d’emplois
Outre les impôts et les taxes, le tabac soutient aussi l’économie grâce aux emplois qu’il crée. Julien Mamiarivao Raselison, président du conseil d’administration de l’Ofmata a précisé que « près de 30 000 foyers vivent de la filière tabac et 200 000 mains-d’œuvre travaillent dans ce secteur. » L’Ofmata aide les paysans à travers l’offre de formations comme les techniques rurales, des semences et des engrais. Selon le directeur général, la quantité de tabac achetée par l’Ofmata aux agriculteurs est de 2031 tonnes par an en moyenne pour les deux catégories de tabac, à chiquer et à fumer. Cette filière demeure une source de revenus pour certains paysans. Pour Roland Ravatomanga, ministre de l’agriculture, l’Ofmata demeure un pilier de l’économie malgache.