Les paysans font face aux problèmes techniques et infrastructurels qui se présentent. Ils sont épaulés par la coopération suisse.
La région Vakinankaratra dispose d’un fort potentiel en matière de production de pommes. Cette production arrive principalement sur le marché entre début janvier et fin avril. Pourtant, les paysans producteurs subissent de fortes pressions sur les prix par les collecteurs sur place. « Les récoltes tombant en pleine saison des pluies, les voies de communication sont dans un état catastrophique. Ceci profite aux quelques transporteurs qui justifient les prix élevés de leurs prestations. Le manque d’infrastructures pour conserver les fruits ne permet pas aux producteurs de stocker leur marchandise. Ces divers éléments font que les paysans ont tendance à négliger leurs vergers car la vente de leur production couvre à peine les charges », explique Olivier Mauron, responsable de production de la société Colin, hier.
Aussi, la création d’un atelier agro-alimentaire Colin, appuyé et soutenu par l’Association Miaraka de Suisse ainsi que de l’Ambassade de Suisse à Antananarivo, axé essentiellement sur la filière pomme, a permis d’assurer à un certain nombre d’agriculteurs la vente de leurs produits à un prix correct.
Entièrement bio
Pour assurer la pérennité d’un tel projet, il s’avère important de mettre en place des formations visant l’amélioration de la production. C’est pourquoi, « depuis 2013 nous assurons gratuitement la formation des producteurs. Les deux thèmes traités à ce jour, à savoir la taille des arbres et l’amélioration du sol par le compostage ont démontré l’importance de ce travail et surtout apportaient des résultats concrets sur les récoltes, dont une augmentation d’environ 15 à 20% de la production et une meilleure qualité des fruits », indique Olivier Mauron. Il est aussi important que ces efforts soient orientés vers une production entièrement bio .
Sortir un produit naturel, sans adjonction de sucre, sans conservateur ni autres produits chimiques, fait la spécificité de cette société. « La pomme est idéale car après pasteurisation, le jus de pomme se conserve très bien. Le packaging choisi nous permet
d’assurer une conservation garantie de douze mois minimum » poursuit-il. De plus, la société n’envisage pas pour l’instant d’exporter. « Le marché malgache est très important. Il suffit de bien l’exploiter. En plus je souhaite vivement que cette production reste une production artisanale », souligne toujours Olivier Mauron.
La bonne marche de la transformation des pommes (broyage, pressage, cuvage, pasteurisation, emballage) dans cette société est assurée par un équipement professionnel. « Notre production s’étale entre la mi-janvier et la fin avril. Comme la totalité de notre production est directement pasteurisée, mise en poche et emballée sous-vide, notre production est actuellement saisonnière. Dans notre future production de cidre, la construction d’une chambre froide permettra de travailler nos produits sur une période plus étalée », a-t-il conclu.
Rado Andriamampandry