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Échiquier politique – Le TIM refuse de prendre position

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L’ancien parti au pouvoir refuse de prendre partie dans l’arène politique actu­elle. Une stratégie pour se démarquer, en vue de la présidentielle de 2018.

Ni l’un, ni l’autre. Visible­ment, le « Tiako i Madagasikara » (TIM) souhaite se tenir à l’écart du bras de fer entre le pouvoir et ceux qui réclament sa démission. Bien que les discours soient résolument d’un ton d’opposition, l’ancien parti au pouvoir refuse toujours de joindre les rangs de l’une ou de l’autre des deux lignes de front de l’arène politique.
Et ce n’est pas la réunion du bureau national de la formation conduite par Marc Ravalomanana, ancien Chef d’État, à Faravohitra hier, qui aurait pu bousculer la logique que semble s’être forgé le TIM. « L’approche politique du parti n’est pas binaire ou bipolaire », soutient Donnat Randriamahefam­parany, secrétaire général (SG) du « Tiako i Madagasi­kara ». Le mot « opposition » semble ainsi, pour l’heure, banni du vocabulaire des ouailles du résident de Faravohitra.
Un terme qui, à entendre les différentes interventions d’hier, est raccourci à une intention de « coup d’État ». Les deux notions sont pourtant différentes, et doivent être différenciées. Dans son intervention, le SG de l’ancien parti au pouvoir a soutenu : « le TIM chérit les valeurs républicaines, et ne peut pas s’aligner aux cotés de ceux qui ont des revendications tendant vers un coup d’État (…) ». Une affirmation qui pourrait trouver sa logique dans le fait qu’être « légaliste » a été le principal leitmotiv des fidèles de Marc Ravalomanana depuis l’année 2009.
Se coltiner avec le « Mala­gasy mivondrona ho an’ny fanorenana » (MMF) risque de lui coûter la confiance aveugle que lui voue sa base. Le MMF est, d’autant plus, majoritairement dirigé par ceux qui ont évincé et poussé à l’exil l’ancien président Ravalomanana.

Se démarquer
Ceux qui revendiquent la démission de Hery Rajaonarimampianina, président de la République, semblent par ailleurs avoir brigué le statut d’opposition de taille face au pouvoir. Cela, bien qu’aucune alternative aux actions contestées de l’État ne soit proposée et que vis-à-vis des textes, elle n’est pas « officielle ». Les rangs de l’opposition « officielle », au sein du Parlement, justement, restent toujours déserts.
Un statut auquel le TIM pourrait prétendre avec le nombre de députés et sénateurs à son actif. Un point soulevé par les journalistes, hier, à Faravohitra, mais qui, visiblement, ne convainc pas Marc Ravalomanana et ses ouailles. « Nous n’avons pas besoin d’une nouvelle crise », argue l’ancien Chef d’État. Vis-à-vis de l’administration Rajaonarimampianina, la réunion d’hier a néanmoins permis d’avoir un avis tranché du TIM.
Depuis le début de la quatrième République pourtant, le résident de Fara­vohitra et ses ouailles avaient été plus mesurés lorsqu’il s’agissait de leur relation avec le pouvoir. « Le TIM n’est pas d’accord avec la façon de conduire les affaires étatiques, bien qu’un de ses membres siège au sein du gouvernement. Aucune des promesses électorales n’est concrétisée », a cependant soutenu Donnat Andria­mahefam­parany. Certes, mais le récent conflit ouvert entre Marc Ravalo­manana et l’État concernant les droits sur le terrain d’Andohata­penaka pourrait y être pour quelque chose dans cette prise de position.
« C’en est terminé de la collaboration avec le pouvoir. C’est terminé », avait fulminé, le 5 septembre dernier, le fondateur du groupe Tiko. Il a déploré hier que les tenants du pouvoir refusent le dialogue. « Si l’on ne peut plus discuter alors c’est la rupture », a-t-il lancé. La réunion du bureau national du TIM a, par ailleurs, été l’occasion d’affirmer les prétentions électorales de cette formation, notamment celui de son chef de file. Ne pas se positionner aux cotés des deux fronts du microcosme politique semble aussi être une stratégie afin de se démarquer. Une manière de se présenter comme une alternative entre les deux extrêmes. « (…) lorsque viendront les élections, les électeurs sauront choisir le dirigeant qui lui conviendra », a déclaré Marc Ravalomanana.

Garry Fabrice Ranaivoson


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