Le commissariat central martèle ne pas être impliqué dans la perquisition au domicile de la députée Rahantanirina. Suite à une enquête qu’il a conduite, quatre proches de l’élue sont, pourtant, placés sous mandat de dépôt.
Trouble. L’affaire de la perquisition au domicile de la députée Lalao Rahantanirina dite Nina, aux 67 ha, semble des plus douteuses. Bien que les responsables auprès du commissariat central martèlent que leur service n’a rien à voir à l’affaire, une enquête conduite par cette entité sise, à Tsaralalana, a conduit quatre des proches et collaborateurs de l’élue de Mahajanga, en détention provisoire, hier.
Les quatre prévenus seraient, d’après la députée Rahantanirina, « accusés de voies de fait contre des agents de police ». Elle affirme que cette mesure a été prise à la suite d’une enquête menée par le commissariat central. Cette détention provisoire est la conséquence d’une
« perquisition musclée et sans mandat », dans la nuit de lundi à mardi « vers 2 heures 30 du matin », au logement du membre de l’Assemblée nationale.
« (…) deux individus en tenue civile se sont présentés à la porte de mon domicile au motif de procéder à une perquisition. Pensant à des gens malveillants, mes employés se sont opposés et ont réussi à les repousser », avait narré la députée du groupe parlementaire Mapar, en ajoutant, « comment mes employés auraient-ils pu savoir que les deux individus en tenue civile étaient des policiers alors qu’ils n’avaient présenté ni mandat de perquisition, ni carte professionnelle ».Cela n’a, toutefois, pas évité la détention préventive à ses proches et employés.
Si les coups et blessures contre des éléments des forces de l’ordre ont été retenus comme charge, « les responsables du commissariat central, pourtant, affirment toujours ne pas savoir à quelle entité sont rattachés ceux qui ont déboulé chez moi », soutient l’élue de la capitale de la région Boeny. Questionné sur le sujet, le commissaire divisionnaire Robert Anandra, ministre de la Sécurité publique, confirme qu’« il s’agit bien de policiers. Seulement, l’enquête est en cours et je ne peux en dire plus ».
Protection
« Un officier m’a confié qu’il y a plusieurs affaires douteuses qui se déroulent au commissariat central et que certains éléments ont l’habitude de faire des coups en douce », soutient la députée Lalao Rahatanirina, en vilipendant : « Comment de hauts gradés dignes de ce nom ne peuvent-ils pas maîtriser les éléments sous leurs ordres et ne connaissent même pas leurs faits et gestes » Un ou des éléments des forces de l’ordre indisciplinés, armés et hors de tout contrôle de leurs supérieurs, au regard des faits durant la nuit de lundi à mardi, peuvent, pourtant, devenir des dangers publics.
Les quatre personnes placées sous mandat de dépôt ont, en effet, été rouées de coups et gravement blessées durant la « perquisition », et lors de leur transport et arrivée à Tsaralalana. Étant donné les explications élusives des chefs du commissariat central, la députée soupçonne « une tentative de protéger des éléments défaillants et criminels ». Au regard des faits, les « agents inconnus », ont violé l’immunité parlementaire d’une députée, dans une mission « sans mandat », ni même un ordre de mission de leur supérieur hiérarchique.
Une mission officieuse donc, durant laquelle ordinateurs portables, téléphones mobile, documents et autres objets de valeur ont été « confisqués », pour les besoins, visiblement, d’une enquête tout aussi officieuse. En réaction, l’élue de Mahajanga affirme avoir l’intention de porter plainte pour « effraction de domicile, coups et blessures et vols ».
Garry Fabrice Ranaivoson