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Soamahamanina – Les contestataires lancent un ultimatum

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Les militants anti-exploitations aurifères de Soamahamanina donnent une semaine au gouvernement pour faire partir les exploitants chinois de leur commune.

Dans une semaine, les Chinois doivent avoir quitté Soamahamanina. L’ultimatum que Pierre Robson, président de l’association Vona Soamahamanina et leader actif au sein du mouvement Dialogue pour le salut de la Nation (Dinika ho an’ny Fanavotam-pirenena – DFP), a lancé, hier, au cours d’un meeting des habitants de la localité était on ne peut plus clair. Nous avons assez fait preuve de tolérance. Maintenant, le gouvernement doit prendre une décision. Les Chinois ne doivent plus se trouver chez nous dans une semaine, a-t-il martelé devant près d’un millier de manifestants.
À Soamahamanina, malgré la suspension des activités de la société d’exploi­tation aurifère Jiuxing Mines, la tension est toujours palpable. Nous ne nous arrêterons qu’une fois que les Chinois auront quitté nos terres », scandent les manifestants. Sous la houlette de l’association Vona, dirigée par Pierre Robson, ceux-ci ont organisé une marche le long de la RN 1 qui borde le chef-lieu de leur commune, hier.
La démonstration de force semble destinée à prouver que les contestataires de l’exploitation aurifère de Soama­hamanina sont loin d’avoir abdiqué. Nous voulons montrer aujourd’hui que notre mobilisation est intacte, que les gens qui sont là n’ont pas été transportés par camion et que nous ne sommes pas des vendus, soulignent-ils. Nous ne vendons pas notre patrie, nous ne sommes pas payés pour défendre nos terres, pouvait-on d’ailleurs lire sur les banderoles.
Pour l’instant, les dirigeants du mouvement de contestation de Soamaha­manina restent discrets sur ce qui va se passer si à la fin du délai qu’ils ont posé, aucune décision ferme n’est prise quant à la fermeture définitive de la société Jiuxing Mines.

Détermination
Nous allons organiser une conférence de presse demain (ndlr : aujourd’hui) pour informer tout Madagascar que nous donnons une semaine au gouvernement pour prendre une décision, poursuit dans son discours Pierre Robson.
Après le passage du chef de l’État à Miarinarivo, certains se mettent néanmoins à espérer une issue favorable à leurs revendications. Le président a dit qu’il nous a entendus, et qu’il déciderait en conséquence, souligne avec opti­misme Jacques Randria­nasolo, habitant de la localité. Nous attendons donc la décision qu’il va prendre, ajoute-t-il, même si apparemment, pour les activistes, il ne semble pas question d’attendre plus longtemps qu’une semaine.
Dans les rangs, la détermination reste toujours forte, même si chez certains, la position semble avoir évolué. Nous tenons à nos terres, mais nous aimerions aussi nous développer, indique Ra-Laurent, un des manifestants. Donc, il faut changer le code minier et faire en sorte que les ententes conclues soient gagnant-gagnant pour que les Malgaches puissent profiter pleinement de leurs ressources, poursuit-il, avant de conclure, très vite, que en attendant, les Chinois de Soama­hamanina doivent partir.
Chez les autres, il n’est pas uniquement question de renvoyer les exploitants chinois. Ils réclament surtout que les terres ne soient exploitées que par les Malgaches. Nous pouvons exploiter nos richesses même si c’est de manière artisanale. Nous l’avons toujours fait, et beaucoup de nos paysans ont le savoir-faire pour exploiter les mines avec leurs mains, soulève Jean de Dieu.

Manifestation autorisée

La marche des manifestants à Soamahamanina s’est déroulée dans le calme, hier. Les organisateurs ont d’ailleurs pris des mesures pour qu’il n’y ait pas de débordement. Au fur et à mesure que la longue file de manifestants avance, un groupe de douze à quinze hommes est détaché de la troupe pour assurer l’ordre devant chaque bâtiment administratif. Les forces de l’ordre, elles, étaient postées sur deux points précis : devant le bureau de liaison local de la société Jiuxing Mines, et devant un établissement scolaire à la sortie de la commune. « Nous sommes là pour assurer l’ordre et prendre des mesures en cas de débordement », confie le lieutenant-colonel Honoré Randrianantenaina, commandant du groupement de la gendarmerie à Itasy. « Une réunion de l’Organe mixte de conception (OMC) de la région qui s’est tenue hier à la préfecture a décidé de laisser les gens s’exprimer. Notre rôle est de veiller à ce que la manifestation se déroule sans encombre », conclut-il.

Bodo Voahangy


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