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Sur RFI – Le Président évasif sur le coût du sommet de l’OIF

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Au micro de la RFI, le chef de l’État s’est démené pour s’extirper des questions concernant les coûts et les retombées du sommet de l’OIF. Deux points qui attendent, toujours, des réponses chiffrées.

Elusif. En marge de son séjour à Paris pour prendre part à un événement économique de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), Hery Rajaonarimampianina, président de la République, a fait le tour des plateaux des médias francophones. Après TV5 monde, jeudi, il était sur Radio France internationale, hier.
Usant d’expressions positives, martelant que Madagascar est prêt à accueillir le sommet de la francophonie, ou encore, ce sommet est une opportunité pour le pays, le locataire d’Iavoloha, a été moins direct lorsque Christophe Boisbou­vier, journaliste, l’a questionné sur les coûts et les retombées de cet événement international. Réunir plusieurs dizaines de chefs d’État, ça coûte cher. Vous avez estimé le coût pour votre pays  , a lancé son hôte de RFI.
En réponse, Hery Rajaonarimampianina, a déclaré: Un sommet, ce n’est pas seulement un coût. Il faut rapprocher le coût des résultats qu’on attend aussi. Donc lorsque j’ai dit « sommet », pour moi, c’est une opportunité pour le pays, pour l’économie, pour le social, pour l’ouverture de Madagascar au monde entier. Lorsque son interlocuteur relance : Est-ce que les Malgaches supporteront l’essentiel de ce coût ou est-ce que ce coût sera partagé   Le numéro un de la Répu­blique soutient ; C’est pourquoi je disais, tout à l’heure qu’il y a des coûts, mais il y a des retombées (…).
Depuis le lancement des différents projets et chantiers portant préparatifs du sommet de l’OIF, la question du budget a, toujours, été un tabou à ne pas dévoiler, même pour le président de la République, visiblement. Au départ, l’imbroglio budgétaire entre le comité préparatif du rendez-vous et les départements ministériels concernés par les projets présidentiels a été le principal argument mis en avant pour éviter de donner le coût total des dépenses prévues pour le sommet d’Antananarivo.

Bénéfices
Le gros des chantiers prévus pour l’événement francophone porte le titre de projets présidentiels. Certes, mais à deux mois du rendez-vous, il est peu probable que les responsables, dont le chef de l’État, ne soient pas au fait de la facture à payer. Révéler ce qui s’estime comme un montant plus que faramineux des dépenses allouées aux préparatifs du sommet d’Antananarivo pourrait scandaliser plus d’un, étant donné que plus de 90% de Malgaches vivent sous le seuil de pauvreté.
Entendre que juste pour la restauration des quelques trois mille participants et trois mille invités, un chèque d’au moins 1,600 milliard d’ariary est prévu, risquerait, effectivement, d’entrainer une épidémie de syncope chez les millions de Malga­ches qui souffrent de sous-alimentation. La discrétion entretenue sur le montant total de la facture du sommet pourrait, alors, être dans l’optique de ménager la sensibilité de l’opinion.
Depuis le début des polémiques autour des coûts des préparatifs, les retombées connexes comme la création d’emplois et l’implication des opérateurs locaux sont martelés dans les répliques étatiques. Aucune statistique, ni prévisions chiffrées ne sont, pour l’heure, publiées pour soutenir les affirmations du pouvoir.
Et si l’on se réfère à ceux qui ont obtenu le marché des victuailles, seuls les entrepreneurs partageant la ligne politique du pouvoir pourraient avoir une part du pactole. Les participants au sommet de l’OIF devraient, néanmoins, s’amener avec un flot de devises qui ne fera que du bien à l’économie.
L’afflux de visiteurs devrait booster les chiffres d’affaires du secteur hôtelier et touristique d’Antana­narivo, surtout. Le rendez-vous en lui-même offre une visibilité internationale conséquente pour Madagascar. Un point sur lequel le pouvoir base ses arguments de bénéfice à long terme pour la nation.
Mais, à entendre le président de la République, rien n’est certain. (…) on espère que les retombées sont largement supérieures aux coûts qui sont tout à fait normaux, a-t-il déclaré. Il est donc, normal, qu’un sommet coûte cher. Un retour sur investissement ne semble, pourtant, pas garanti.

Garry Fabrice Ranaivoson


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