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Trafic de bois de rose – Vers la poursuite des personnes impliquées dans l’affaire Singapour

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Selon la ministre chargée de l’Environnement, le chef de l’Etat aurait ordonné la poursuite de tous ceux qui étaient impliqués dans l’exportation des trente mille rondins de bois de rose saisis en mars 2014 à Singapour.

L’ordre est enfin tombé. À entendre la ministre de l’Environne­ment, de l’écologie et des forêts, Johanita Ndahi­mananjara, le chef de l’État aurait enjoint le gouvernement et l’administration à sévir contre tous ceux qui ont permis la sortie des près de 30 000 rondins de bois de rose de la Grande île en février 2014.
Confirmant hier, lors d’une rencontre avec la presse, l’illégalité de l’exportation des bois de rose saisis à Singapour, Johanita Ndahimananjara a également fait part de la volonté des autorités à « appliquer la loi contre tous ceux qui l’enfreignent ». « C’est un ordre que nous a donné le chef de l’État et c’est une priorité des autorités », a-t-elle soutenu.
Le témoignage dans le cadre du procès de Singapour devrait donc avoir comme corollaire la poursuite de tous ceux qui étaient impliqués dans l’exportation du bois à partir de Madagascar.  À entendre la ministre chargée de l’Environnement, son département devrait s’atteler à la vérification de l’authenticité ou non des documents autorisant l’exportation, et que la Justice devrait ensuite prendre le relais.
Menacé d’une sanction qui aurait interdit la Grande île du commerce international de toutes les espèces sauvages inscrites dans les annexes de la Cites, le gouvernement malgache n’a eu d’autre choix que de promettre une collaboration avec la justice singapourienne. Ladite promesse a conduit la Cites à donner à Madagascar trois mois supplémentaires pour faire ses preuves même si les autorités malgaches n’avaient pas fait preuve d’autant de bonne volonté durant le procès qui s’est tenu en août à Singapour.

Du concret
La collaboration avec la justice singapourienne n’aurait pourtant de sens que si des actions concrètes de poursuite sont menées au pays contre tous ceux qui ont pris part à l’exportation. « Il faut continuer à mener les enquêtes pour savoir d’où viennent ces bois, qui était derrière cette affaire, et une fois tout cela découvert, prendre les mesures et les sanctions nécessaires », recommande Nanie Ratsifandrihamanana, directeur au pays de WWF Madagascar.
Celle-ci estime que « si nous faisons cela, ce sera un message très fort à l’endroit de la Cites et de la communauté internationale ». Ces propos sont renchéris par Ndranto Razakamanarina, président du Conseil d’administration de l’Alliance Voahary Gasy qui soutient que « poursuivre des gens qui étaient leurs compagnons politiques et qui ont travaillé avec eux est le signal fort attendu du gouvernement ».
Les autres exigences de la Cites pourraient alors ne pas être totalement remplies, la Grande île devrait au moins échapper à l’embargo de toutes ses espèces menacées. Johanita Ndahimananjara reconnaît, d’ailleurs, que « les trois mois donnés par la Cites sont trop courts ». « Nous ne pourrons faire en trois mois ce que nous n’avons pas pu faire pendant plusieurs années », avoue-t-elle. Mais à défaut de pouvoir répondre à toutes les conditions exigées, « nous devrions au moins montrer des avancées palpables et concrètes ».
Le procès en appel de la décision d’acquittement de la société importatrice chinoise et de son directeur général devrait se tenir dans les prochaines semaines, et selon Johanita Ndahima­nanjara, « des juristes travaillent sur cette affaire et des avocats ont été engagés pour s’occuper de ce dossier ». Pour la poursuite des acteurs malgaches de l’exportation, des résultats palpables sont attendus dans les prochains mois.

Lova Rabary-Rakotondravony


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