Le Salon régional de la médecine a été l’occasion pour se pencher sur la médecine traditionnelle. Les risques existent tout en admettant son poids en milieu rural.
La médecine traditionnelle et les utilités et risques des plantes médicinales ont été les thèmes débattus durant la cinquième édition du Salon de la Médecine organisée par le Conseil régional de l’Ordre des médecins (CROM) Boeny, vendredi dernier à la salle de l’ex Don Bosco à Mangarivotra Mahajanga.
Le directeur régional de la Santé publique, le Dr Diana Ratsiambakaina, a effectué un exposé sur les cadres légaux sur la médecine traditionnelle durant la première présentation.
« 70 à 80% des médecins restent dans les grandes villes contre 15 à 20% qui acceptent de travailler dans les brousses. Il est alors normal que la pratique de la médecine traditionnelle se développe et que les habitants de la campagne les rejoignent pour se soigner », a mentionné le directeur régional.
« Le code de la santé, selon la loi n°62-072, date de septembre 1962. L’écart est flagrant si l’on se réfère au dernier décret n°2003-1097. La vente des plantes médicinales est autorisée depuis 2003. À partir du 21 août 2007, l’exercice de la médecine traditionnelle est reconnu à Madagascar d’après le décret 2005-087 », a-t-il expliqué.
Le président du CROM Boeny, le Dr Haja Razanakoto. a révélé que nombreux patients étaient touchés par les complications rénales et cardiaques dues à la pratique de la médecine traditionnelle. « D’où la pertinence du choix du thème durant la célébration et surtout face aux charlatans qui exercent le métier», a déclaré le médecin.
Tradipraticiens
Pour sa part, le doyen de la Faculté de Médecine a affirmé que 70% des accouchements sont assurés par des tradipraticiens dans les campagnes.
Les remèdes traditionnels améliorés sont les seuls autorisés en vente dans les centres de santé de base. La question posée était : la médecine complémentaire parallèle est-elle un frein ou assure-t-elle le développement à Madagascar ?
Les tradipraticiens ne sont pas autorisés à utiliser des pseudonymes ou des titres comme professeur ou docteur. De plus, le ministère de la Santé publique interdit toute forme directe ou indirecte de publicité qui ne sert pas à informer la population en matière de santé, visant à attirer la clientèle, toute manifestation spectaculaire périodique ou permanente d’allure commerciale avec un esprit de concurrence. Ainsi que tout mensonge concernant la pratique ou les produits, est considéré comme usage de faux ou abus de confiance.
« La santé n’est pas comme les autres métiers où la publicité est de règle », a conclu le Dr Diana Ratsiambakaina.
Par ailleurs, le Dr Claudine Rasolohery, directeur de labo Plante-Santé à Fianarantsoa, a également démontré les utilités et les risques des plantes médicinales. Les calculs urinaires et le régime diététique pour la prévention des calculs urinaires ont été expliqués par le Dr Josette Rakotohery.
Vero Andrianarisoa