L’État décide de reprendre la compensation des transporteurs. C’est une initiative pour maintenir le tarif des tickets de bus.
L’État cède au caprice des transporteurs. Le secrétaire général du ministère du Transport et de la météorologie, Rado Rajoelison a confirmé la reprise de la compensation des transporteurs, pour dédommager leur soi-disant « perte » par rapport au prix actuel du carburant. Elle s’appliquera de novembre 2016 en avril 2017. « Après mûre réflexion, l’Etat a décidé de payer les compensations
des transporteurs urbains et périurbains, à Antananarivo, Antsirabe, Fianarantsoa, Toliary, Majunga, Antsiranana. C’est un effort pour maintenir à 400 ariary le tarif des tickets des lignes urbaines », annonce-t-il lors d’une conférence de presse à Anosy, hier.
La reforme du système de paiement est considérée. « Le nouveau système envisagé permettra d’évaluer les consommations réelles des transporteurs, en carburant. Ainsi, la compensation ne sera plus forfaitaire. Ce nouveau procédé permettra également d’identifier les véhicules qui ne sont même pas en fonction, mais qui continuent être payées. Mais encore, il permettra d’échapper aux problèmes de dossier qui ont retardé les paiements, causés notamment par l’incomplétude des dossiers », précise une source proche du sujet.
Arriéré
Le prix de référence pourrait également baisser au dessous de 2 860 ariary, celui appliqué en 2015. « Nous avons envisagé que nous pourrions descendre au dessous de ce prix. Mais ceci est à discuter entre les transporteurs et l’Agence de transport terrestre (ATT) », renchérit le SG du MTM.
Une somme de 12 milliards d’ariary serait déjà prête pour assurer le paiement de la compensation du 1er novembre 2016 à avril 2017, mais aussi, pour payer les arriérés de ces transporteurs. En effet, le MTM promet de s’acquitter de tous les arriérés impayés entre janvier et décembre 2015. Ceci devrait s’effectuer dans deux semaines, au plus tard. Une source auprès du ministère des Finances et du budget a d’ailleurs garanti le versement d’un montant d’1,6 milliard d’ariary, attribué à ce domaine.
Cette même source de rajouter que l’Etat a prévu 5 milliards d’ariary dans la loi de finances 2016, pour une probable continuité de cette compensation. « Au début, elle a été seulement prévue pour 2015. Sa continuité a été incertaine, jusqu’à ce jour », rajoute-t-elle. L’Etat a beau fournir un tel effort, Bernardin Andriambinintsoalomora, président de l’union des coopératives de transport urbain le conteste et s’entête à appliquer le tarif des tickets à 500 ariary.
Miangaly Ralitera