La réforme de l’éducation fondamentale est envisagée. Elle sera obligatoire et sera divisée en trois cycles.
Remplacer la structure cinq années du primaire et quatre années du collège en trois cycles, c’est-à-dire, trois cycles de trois ans pour l’éducation fondamentale. C’est l’une des propositions sorties lors de la consultation régionale pour la mise en œuvre du plan sectoriel de l’éducation (PSE), les 4, 5 et 6 octobre, dans les vingt deux régions de Madagascar. Ce serait un moyen pour maximiser le profil de sortie de l’élève.
«Les participants se sont mis d’accord à ce que l’éducation fondamentale se fasse en 9 ans, au lieu de 5 ans, et qu’elle soit obligatoire. Ainsi, même si l’élève s’arrête après ces 9 ans, il a déjà les bagages nécessaires pour entrer dans le monde du travail », a expliqué le Dr Todisoa Andriamam-pandry, directeur général de l’Éducation fondamentale et de l’alphabétisation auprès du ministère de
l’Éducation nationale (MEN).
Plus concrètement, en premier cycle, l’élève sera amené à maîtriser la lecture et l’écriture de la langue maternelle. La langue française sera introduite progressivement en deuxième cycle, au fur et à mesure où l’élève maîtrise la lecture et l’écriture, mais aussi les mathématiques. Le troisième cycle ne se différencierait pas des contenus des classes de 5e, 4e, 3e, actuelles. « À la fin du second cycle, l’élève doit maîtriser la lecture et l’écriture, autant la langue maternelle que la langue française, ainsi, il n’aura pas de difficulté à apprendre les matières plus techniques, comme la physique-chimie, les sciences de la vie et de la terre, les mathématiques, qui sont enseignées en langue française », détaille un autre responsable du MEN.
Suppression du CEPE
Cette reforme ne fait pas pour autant l’unanimité auprès des acteurs de l’éducation. Certains craignent que l’examen du CEPE n’ait plus place, dans cette nouvelle structure, comme le soulève Célin Rakotomalala, directeur national des Ecoles privées.
Le directeur général de l’Enseignement secondaire et de la formation de masse, Lala Harontsoa Rakotojaona, explique toutefois, qu’un examen se tiendra toujours en 5ème année. « Ce ne sera plus un simple examen de passage en classe de 6ème, mais plutôt, une sorte d’évaluation au niveau des régions ou des circonscriptions scolaires, pour découvrir les faiblesses de l’élève. Ainsi un recyclage s’effectue en classe de 6e pour faciliter sa transition vers le 3e cycle», appuie-t-il.
L’Etat aura-t-il les moyens pour rendre obligatoire l’éducation fondamentale de 9 ans La suppression de l’examen national du CEPE, ne serait-t-il pas une façade pour minimiser les dépenses en éducation Ces questions inquiètent des acteurs en éducation. En tout cas, rien n’est encore sûr pour cette réforme de l’éducation fondamentale. La restitution de la consultation nationale qui se tiendra les 12 et 13 octobre nous en dira davantage.
Miangaly Ralitera