Fondation Orange appuie fortement cette orientation et des sessions de formations sont organisées pour la maîtrise de l’édition numérique.
Tendance en pleine expansion dans les pays occidentaux, l’édition numérique gagne en ampleur dans la Grande île. Récemment, la médiathèque et la culturethèque de l’Institut français de Madagascar (IFM) a, entre autres, présenté une partie de sa collection littéraire classée comme patrimoine, immortalisée en version numérique. Désormais, c’est le marché de l’édition malgache qui suit la tendance et se lance aussi dans ce milieu.
D’après un constat réalisé par l’Association des Editeurs de Madagascar (A.Edi.M), l’édition papier ne cesse de rencontrer des problèmes de diffusion depuis plus d’une décennie maintenant, allant jusqu’à perdre de sa valeur sur le marché. « Entre 2003 et 2008, le marché du livre sous son format traditionnel était croissant et constant. C’est à partir de la crise en 2009 que les choses se sont gâtées pour nous. La production a alors connu une forte décroissance, car beaucoup de maisons d’édition ont dû mettre la clé sous la porte », affirme Marie-Michèle Razafintsalama de l’A.Edi.M.
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La majorité des acteurs de la chaîne du livre se sont alors principalement tourné vers l’édition jeunesse, mais à l’ère du numérique, cette dernière peine toujours à reconquérir le marché, même si la production est de nouveau plus active. L’édition numérique s’affirme ainsi comme la solution dans la diffusion de livres dans les pays du Sud. Malgré tout, certaines techniques restent à maîtriser pour les éditeurs, car l’édition numérique diffère à beaucoup de niveaux par rapport à l’édition classique. Notamment, vis-à-vis des investissements à faire, les questions de droit dans le numérique, mais surtout la commercialisation des livres numériques, autant de notions qui restent à découvrir pour les éditeurs malgaches.
Quelques projets pilotes sont déjà en place dans le pays, c’est le cas entre autres du projet de la Fondation Orange où 1500 tablettes numériques ont été distribuées dans 30 écoles primaires publiques, et 5000 dans les collèges et les lycées publics, en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale. Les éditeurs doivent donc se perfectionner pour proposer leurs livres, dont beaucoup sont destinés aux écoles. Pour ce faire, l’A.Edi.M organise des sessions de formations au sein de l’IFM Analakely avec Mouhammed Diop, un éditeur africain qui apportera son appui aux éditeurs malgaches, pour mieux reconquérir le marché du livre moderne.
Andry Patrick Rakotondrazaka