Une nouvelle étape de franchie pour l’industrie du transport aérien. L’OACI a reconnu les efforts entrepris par Madagascar, classé parmi les pays dont la gestion de la sécurité des opérations aériennes est des plus sûres.
Une date à marquer d’une pierre blanche. Le 27 septembre à Montréal au Canada, Madagascar s’est vu décerner le Certificat du président du conseil de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) lors de l’Assemblée générale de cette organisation. Ce certificat a été remis par le président de l’OACI, Benard Aliu Olumuyia au directeur général de l’Aviation Civile de Madagascar (ACM), James Andrianalisoa en présence de l’ambassadeur au Canada, Constant Horace également représentant permanent auprès de l’OACI. Mercredi à Iavoloha lors du conseil des ministres, le DG de l’ACM a remis le certificat au Président Rajaonarimampianina et au ministre des Transports et de la météorologie Benjamina Ramanantsoa.
Quatorze pays sur les 191 onze membres de l’OACI ont eu droit aux premiers certificats du président du Conseil. Outre Madagascar, figurent également dans la liste le Niger, le Mali, le Botswana, le Cameroun, l’Equateur, Israël, les Emirats arabes unis, El Salvador, l’Italie, la République démocratique et populaire du Laos et les îles Saint-Marin.
Les critères de sélection sont basés sur des méthodes objectives et transparentes mesurant la capacité du pays dans la gestion de la sécurité. « Pour nous, c’est bien sûr un plaisir de voir un État efficace, qui a été en mesure d’améliorer la situation afin de recevoir une reconnaissance officielle de l’OACI devant le monde entier », devait souligner Boubacar Djibo, directeur du bureau du transport aérien de l’OACI.
Reconquête
Pour Madagascar, cette reconnaissance est le fruit des efforts entrepris depuis deux ans au niveau de l’ACM. Elle est la suite logique de la sortie de la compagnie Air Madagascar de l’annexe B en juin. D’ailleurs, l’industrie du transport aérien est plutôt précédée d’une bonne réputation avec zéro accident sur les 30 dernières années, excepté les avions légers. En outre, le score malgache en matière de gestion de la sécurité est au-dessus de la moyenne mondiale, 60 %, recommandée par l’OACI.
La reconquête internationale a commencé en mars 2015 avec l’organisation d’une réunion internationale sur le développement durable du transport aérien en Afrique. Une rencontre à l’issue de laquelle Madagascar, à travers James Andrianalisoa, a été élu pour présider le Comité des aviations civiles de l’océan Indien jusqu’en 2017. Cela permettra de renforcer la coopération avec les autres îles et d’améliorer la connectivité aérienne. L’apothéose a été cette reconnaissance au plus haut niveau, où Madagascar a été aligné à côté des grands pays ayant des performances de sécurité très élevées comme les Émirats arabes unis, Israël, l’Autriche et l’Italie. Mieux, Madagascar a été le seul pays à avoir réussi à la fois à sortir de l’annexe B et reçu le certificat.
Pour en arriver là, l’ACM a dû passer par de dures épreuves au plan social dans lesquelles elle a dû montrer une bonne gouvernance. Cela s’est traduit par l’augmentation de 43 % du nombre de sièges offerts en 2 ans. Cette bonne gouvernance a d’ailleurs été unanimement reconnue par les différents responsables de l’OACI. « La bonne gouvernance a été un facteur clé dans la réalisation qui a été reconnue à Madagascar jusqu’à présent », a déclaré Barry Kashambo, directeur régional de l’OACI-ESCAF. « La bonne gouvernance a joué un rôle pour atteindre ce résultat. Sans une bonne gouvernance et sans la transparence dans tout ce que l’Autorité de l’Aviation Civile fait, il est difficile d’obtenir ce genre de résultat », renchérit Yabo Sosina, secrétaire général de la Commission africaine de l’aviation civile.
Sylvain Ranjalahy