L’Union de la presse francophone a invité le président de la République à engager le dialogue concernant le Code de la communication.
Le sujet ne pouvait pas ne pas être abordé. Présent à la cérémonie d’ouverture des 45e Assises de la presse francophone qui s’est tenue à la grande salle de l’hôtel des Thermes à Antsirabe, le président de la République Hery Rajaonarimampianina s’est vu interpellé sur le Code de la communication médiatisée, hier. Le président international de l’Union de la presse francophone (UPF), Madiambal Diagne, dans son discours d’ouverture, a invité le chef de l’État à « essayer de relancer les discussions sur cette loi sur la presse ».
Le Code de la communication médiatisée ne se trouve, certes, plus au cœur de l’actualité, mais les menaces qu’il fait peser sur la pratique du journalisme à Madagascar reste bien réelle. L’UPF s’est donc fait un devoir de rappeler au président de la République la nécessité de revoir le texte avec les différents acteurs concernés. Dans son allocution, le président de l’UOF s’est dit « convaincu de l’importance du dialogue dans tout processus d’élaboration de lois et de textes sur la presse ».
Le chef de l’État, dans son discours, a évidemment mis en avant le caractère inclusif du processus d’élaboration de la loi sur la communication. Mais comme à chaque fois qu’il évoque le sujet, il oublie de soulever que le texte qui avait obtenu l’aval des professionnels des médias à l’issue des différentes consultations avait été dépouillé de son esprit par le Conseil des ministres.
Sans suite
Se vantant d’être attaché à la liberté d’expression sans l’avoir jamais prouvé, Hery Rajaonarimampianina a également rappelé son initiative de lancer un espace de concertation et de dialogue sur les modalités d’application du texte promulgué en août. Mais il a omis d’indiquer que jusqu’à aujourd’hui, les propositions qu’il avait soumises en août aux quelques journalistes qu’il a rencontrés n’ont eu aucune suite. Sans garantie, les journalistes à qui il avait fait passer le message n’ont manifesté aucun enthousiasme à répondre à l’appel. Il faut dire que le chef de l’État, depuis cette fameuse rencontre, n’a suivi ses paroles d’aucun geste.
La Haute cour constitutionnelle (HCC) avait par exemple suggéré que les dispositions du Code de la communication relatives à l’Autorité nationale de régulation de la communication médiatisée (ANRCM) soient complétées de manière à assurer l’indépendance effective de cette autorité de régulation, mais jusqu’ici, aucune initiative en ce sens, encore moins des invitations au dialogue pour discuter des détails liés au fonctionnement de ladite autorité, n’est engagée.
Lova Rabary-Rakotondravony