Le taux de couverture vaccinale a tendance à la baisse. L’Alliance GAVI recommande le renforcement de la bonne gouvernance.
Au plus mal. L’Alliance GAVI avoue ne pas être satisfaite de la couverture vaccinale à Madagascar. « Le taux de couverture est trop bas », souligne le président directeur général de l’Alliance Gavi, Seth Berkley. C’était, hier, dans le cadre d’une signature de convention entre la Principauté de Monaco et l’organisme au Centre de conférence international (CCI) à Ivato.
Le ministère de la Santé publique dissimulerait-il la réalité Alors qu’il soutient que 81 % des enfants à Madagascar sont immunisés, en 2015, les estimations croisées de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) et d’autres enquêtes qui seraient plus approfon- dies, révèlent une statistique plus médiocre de 69 %. « La réalité entre ces estimations tourne autour de 70 % », appuie Véronique Maeva Fages, responsable de programme pays du GAVI à Madagascar.
Elle précise que ce ne sont pas les chiffres exacts qui importent, mais plutôt, la compréhension de la tendance. Et selon elle, Madagascar enregistre actuellement une baisse de la couverture vaccinale. Il y aurait une variété d’obstacles qui entraîne cette baisse. Véronique Maeva Fages cite, entre autres, la difficulté d’accès aux vaccins dans les zones enclavées, mais surtout l’ignorance de l’importance de la vaccination pour certains parents.
Refus
Même à Antanananarivo, où la couverture vaccinale est meilleure, l’augmentation des enfants non immunisés est également à craindre. Les campagnes successives pour la lutte contre la poliomyélite depuis 2015, ont causé une réticence, voire un refus catégorique de certains parents à faire vacciner leurs enfants. Comme ce qui a été constaté lors de la campagne de vaccination anti-rougeole en octobre où des agents communautaires ont avoué avoir eu du mal à persuader les parents. « Ils doutent de l’efficacité du vaccin. Certains vont même jusqu’à dire que c’est un moyen pour rendre infertiles leurs enfants », rapporte Odette Rafenoarisoa, agent communautaire dans le Fokontany d’Ankorondrano-Andranomahery.
Ce ne sont, certes, que des rumeurs, rassure le responsable de programme pays du GAVI, mais persuader les parents est un nouveau challenge qui attend le gouvernement. « Il y a tout un leadership et une bonne gouvernance à renforcer », enchaîne Véronique Maeva Fages.
Miangaly Ralitera