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Commerce illicite de tortues – Arrestation de trafiquants

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Trois présumés trafiquants de tortues ont été arrêtés, hier, à Ampasapito. Un gendarme et un consultant international figurent parmi les prévenus.

La main dans le sac. Alors qu’ils s’attendaient à aller à la rencontre d’acheteurs potentiels, « trois », individus avec un sac rempli de tortues de l’espèce astrochelys radiata sont tombés dans les filets de la gendarmerie nationale.
Les informations indiquent que l’un des trois suspects est « un gendarme qui officie à l’aéroport d’Ivato ». L’autre serait « un consultant international titulaire d’un master en attribution de marché et qui travaille fréquemment pour certaines représenta- tions locales de grandes instances internationales », tandis que le dernier serait une personne lambda.
La scène s’est jouée du côté d’Ampasapito, vers 11 heures du matin, hier. Alertées par « un simple citoyen », les organisations et société civile, par le biais du projet Application de la loi contre les abus sur les ressources naturelles à Mada­gascar (Alarm), « ont engagé des investigations pour recouper l’information, identifier les présumés trafiquants », indique une source avisée. Tous les éléments de preuve réunis, les membres du projet Alarm ont décidé d’alerter les forces de l’ordre.
S’ensuit donc, la mise en place d’une stratégie pour pousser les suspects à la faute et les cueillir à froid. Lors des contacts préliminaires, les trafiquants présumés auraient proposé une espèce de tortue dénommée Angonoka, ou tortue à soc de son nom scientifique Astrochelys yniphora. Un genre qui, du fait de sa rareté, s’échange à prix fort dans le système du commerce illicite des ressources naturelles. Certaines sources parlent d’acheteurs prêts à débourser « plus de 2 500 dollars l’unité ».

Dissuasion
Les trois larrons auraient été disposés à vendre « les tortues Angonoka 3 millions d’ariary pièce », indique la source avisée. « Lors de leur interpellation, le sac était, pourtant, rempli de tortues radiata. Ce qui indique, qu’outre le trafic d’espèces protégées, ces individus auraient, également, eu l’intention d’escroquer leur acheteur », ajoute-t-elle.
Les arrestations et traductions en justice aboutissant à des peines de prison dues, notamment, à la collaboration des forces de l’ordre et du projet Alarm sont plus fréquentes ces derniers mois. Des punitions qui ne semblent, toutefois, pas dissuader les trafiquants. Le 8 novembre dernier, le tribunal de première instance d’Antananarivo (TPI), a prononcé un jugement de 18 mois d’emprisonnement ferme et 4 millions d’ariary de dommages et intérêts, contre une personne considéré comme étant « le cerveau », d’une tentative de commerce illicite de 227 tortues radiata.
Une peine qui cadre avec ce que prévoient les textes nationaux. Si l’on ne considère que les 4 millions d’ariary de dommages et intérêts, toutefois, l’on constate qu’ils peuvent être largement couverts par les revenus illicites étant donné qu’une tortue rare peut se vendre à « plus de 2 500 dollars », sur le marché international.
Lors d’un point de presse, le 7 novembre, Bertillon Randrianirina de l’Alliance Voahary Gasy avait plaidé pour l’application de la loi sur la faune et la flore prévue par la Convention sur le commerce international de faunes et flores sauvages menacés d’extinction (Cites). Ce texte prévoit une peine d’emprisonnement allant de 2 à 10 ans, assortie d’une amende s’élevant entre 100 et 200 millions d’ariary. Pour l’heure, l’enquête concernant les trois individus d’hier, démarre à peine.

Des complices à l’aéroport

Gangrené  L’aéroport international d’Ivato est l’un des points de sortie privilégié par les trafiquants de ressources naturelles et minières pour expédier à l’étranger les produits de leurs méfaits. Cela malgré les dispositifs de sécurité mis en place comme les scanners et les caméras de surveillance. Les scènes où l’on appréhende les présumés trafiquants qu’une fois sur le tarmac ne sont pas rares. Des faits qui pourraient trahir une complicité entre certains membres du personnel de l’aéroport.
Une suspicion affirmée par Hery Rajaonarimampianina, président de la République, lui même, lors d’une visite inopinée à Ivato, le 1er septembre. La présence d’un gendarme officiant à l’aéroport parmi les trois malfrats d’hier, tend à confirmer les soupçons. Surtout que son arrestation intervient quelques jours, voire quelques heures, après une décision d’« affectation disciplinaire », de l’un de ses collègues d’Ivato, en début pour cause, aussi, d’implication dans une affaire de commerce illicite de ressource naturelle.

Garry Fabrice Ranaivoson


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