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Vie dans la rue – Un adolescent SDF se confie

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L’histoire de Fidisoa, un enfant des rues, ne peut qu’émouvoir. Mais ce battant ne s’avoue pas vaincu.

Je voudrais réussir ma vie. Avoir une maison, avoir un véhicule ». C’est le rêve le plus fou d’un adolescent de 14 ans, issu d’une famille en situation de précarité. Il s’appelle Fidisoa, et vient d’être admis à l’internat du centre Énergie qui accueille les enfants de rue et ceux des quartiers, à Andava­mamba. On ressent à travers ses phrases, ses comportements, qu’il souhaite ardemment « s’évader » de la pauvreté.
Pendant presque toute sa vie, il n’a connu que misère. La vie ne lui a pas souri, que très rarement, si on
se tient à son histoire.
« Je ne suis admis à l’école qu’à l’âge de 10 ans, et c’est grâce à l’aide de quelqu’un. Malheureusement, je n’y suis pas resté longtemps. Deux ans plus tard, ma mère m’a obligé de quitter les bancs de la classe, la personne qui m’a aidé a cessé de payer mes frais de scolarité. C’est alors que des amis m’ont emmené à mendier dans la rue. L’argent que j’ai gagné, je l’ai donné à ma mère pour l’aider à subvenir aux besoins de notre petite famille, car on ne mange pas souvent à notre faim », témoigne cet adolescent, hier.
Selon son témoignage, sa mère ne faisait que « se soûler ». « Elle nous battait, souvent, quand elle a été ivre. J’ai, alors, abandonné notre case, pour dormir dans le marché d’Anosibe. Ça a été le moment le plus dur de ma vie. Ce n’est pas le nid le plus douillet qui soit, surtout loin de ma famille, mais en même temps, je n’avais pas envie de rentrer chez nous, avec tous les problèmes à la maison », continue-t-il.

Stérile
Il considère comme une nouvelle opportunité qui s’offre à lui, son adhésion au centre énergie, où il effectue une formation en maçonnerie. « Je voudrais un jour aider mes frères et sœurs. Pour y arriver, je veux devenir mécanicien », ambitionne ce troisième né d’une famille de dix enfants.
Pour père Joël Ra-Harry, responsable du centre Énergie, l’inauguration d’une grande salle financée entre autre par des Moné­gasques, va améliorer les formations octroyées aux jeunes protégés de ce centre. Il reconnaît par ailleurs, qu’il y a une difficulté dans l’éducation de ces jeunes de rue et de quartier. « Ils ne ressemblent pas à tous les enfants. Mais le centre a quand-même eu des résultats, depuis son existence », explique-t-il.
Il y a une dizaine d’associations qui s’activent dans la réinsertion sociale des enfants de rue, à An­tana­narivo. Olivier Ralai­harivony, directeur exécutif de l’Enda océan indien, stipule que les actions menées en faveur des en­fants sont parfois « stériles ». « L’action est trop concentrée sur l’enfant, la ceinture familiale est souvent oubliée. Alors que c’est le gage de son vrai développement », conclut-il.

Miangaly Ralitera


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