Les questions-réponses entre le gouvernement et le Sénat ont duré près de cinq heures. Une longue séance terne et à sens unique.
Soporifique. Pour certains, la séance de questions-réponses entre les sénateurs et le gouvernement, hier au palais du Sénat à Anosy, a tenu toutes ses promesses. Le premier face-à-face entre les membres de la Chambre haute et l’équipe de Solonandrasana Olivier Mahafaly, Premier ministre, était plat et insipide, voire ennuyeux.
Dans son discours d’ouverture de la séance, Honoré Rakotomanana, président du Sénat a, pourtant, tenté de donner le ton en indiquant que ce sera l’occasion de décortiquer les réalisations du gouvernement et ses actions pour l’année à venir. « (…) J’ose espérer que de notre rencontre ressortiront des idées probantes et constructives », a déclaré le numéro un de l’institution d’Anosy, pour conclure son allocution de lancement des débats.
Dans l’ensemble, les cinq heures de la séance orale d’hier, où quelques-uns de l’assistance se sont permis de s’assoupir sur les confortables sièges du palais de verre, n’a, cependant, pas mené à grand-chose. Bien que la Constitution dispose que la question orale soit l’un des moyens d’information du Parlement à l’égard du gouvernement, les sénateurs n’ont pas dérogé à ce qui semble être une pratique parlementaire incontournable lors des face-à-face avec le gouvernement.
Remerciements, épanchements et questions d’intérêts locaux ont été légion. Pour leur défense, les membres de la Chambre haute mettent systématiquement en avant le fait que constitutionnellement, ils représentent les collectivités territoriales. Le gros des prises de parole d’hier a porté, toutefois, sur les districts de résidence des sénateurs.
Un point qu’un des membres de la Chambre haute a souligné dans son intervention. Celui-ci en a profité pour glisser aux oreilles du gouvernement une requête sur le règlement des avantages des membres de
l’institution.
Sens unique
« Si nous avons été attentifs, presque tous les sénateurs ont parlé de problèmes concernant leur district. Ceci, parce que, les moyens nécessaires n’étant pas encore à notre disposition, nous ne pouvons pas accomplir les obligations inhérentes à notre fonction, et sillonner plusieurs collectivités (…) », a lancé ce membre de l’institution d’Anosy.
Quelques sénateurs comme le colonel Botomanovatsara ont, néanmoins, tenté d’apporter une touche de conseil au gouvernement, comme le veut la loi fondamentale, ou encore d’aborder des sujets d’intérêt national. L’une des rares questions en ce sens lancées, hier, concerne, par exemple, une amélioration et une vulgarisation du code minier, afin d’éviter que des contestations comme celles de Soamahamanina ne se reproduisent.
Une nécessaire amélioration du système judiciaire pour mettre fin aux vindictes populaires, ou encore la sécurité et l’amélioration de l’assiette fiscale, ont été les autres questions d’intérêt national soulevées par les membres de la Chambre haute.
L’absence de relance aux réponses des ministres de la part des sénateurs a, cependant, fait que le rendez-vous d’hier était à sens unique, n’aboutissant à rien de probant ni de constructif. Le rendez-vous n’a pas non plus permis de faire de projection sur les actions du gouvernement pour l’année 2017.
Garry Fabrice Ranaivoson