Le directeur général de la Samifin est monté au créneau pour prendre la défense de son homologue du Bianco. Il a mis chacun face à ses responsabilités.
Cinglant. Les membres du comité de pilotage de la réforme de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, d’une manière univoque, ont frontalement répliqué aux assauts du sénateur Riana Andriamandavy VII, élu à Fianarantsoa et Claudine Razaimamonjy, opératrice économique, contre Jean Louis Andriamifidy, directeur général du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco).
Le « discours conjoint », lu par Lamina Boto Tsara Dia, directeur général du Service de renseignement financier (Samifin), durant la cérémonie d’ouverture de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la corruption, au ministère des Affaires étrangères, Anosy, dresse, également, un tableau encore non complaisant de l’efficience des entités de lutte et des chaînes de répression de la corruption. « Madagascar est, sans aucun doute, l’un des pays disposant d’un système plus qu’élaboré de lutte contre la corruption (…) mais au fond, où va-t-on », lance-t-il.
Dans une allocution cash et sans ambages, le magistrat de formation tacle les assaillants de son homologue du Bianco et soutient : « Non ! Ce n’est pas acceptable que des personnes qui, dans un pays normalement constitué, devraient s’expliquer devant la justice demandent des comptes et appellent publiquement à la démission des dirigeants de hauts responsables d’entités de lutte contre la corruption. Non ! Il est inadmissible que ceux qui ont des choses à se reprocher ou leurs proches, fassent preuve d’autant d’arrogance et cela dans l’indifférence quasi-totale des pouvoirs publics et de la population
(…) ».
Indépendance
Suite à l’affaire de soupçon de détournement de deniers publics à hauteur de plus de 396 millions d’ariary, la « big boss de l’hôtellerie », a réagi en soutenant qu’il s’agissait juste « d’un acte de dénigrement pour éclipser la réussite du sommet de la Francophonie (…) ». Le sénateur lui, tablant sur l’atteinte à « l’honneur », du maire d’Ambohimahamasina, a demandé la démission de Jean Louis Andriamifidy. Devant la presse, hier, ce dernier a déclaré : « Notre indépendance nous permet et permettra de mener à bien les enquêtes. Nous verrons si nous le sommes vraiment, si les textes réussiront à protéger cette indépendance ».
Le discours lu par le numéro un du Samifin peste contre l’absence de prise de responsabilité et affirme : « Ailleurs, des révélations de corruption ou de fraudes via les médias, le résultat de rapports des structures de contrôle comme une Cour des comptes ou d’un protecteur des droits des citoyens, entraînent immédiatement des réactions en chaîne des pouvoirs publics et des acteurs de la société civile, tandis que dans notre pays, ce sont les structures de lutte contre la corruption qui mènent des actions contre ces méfaits, qui se font interpeller de toutes parts. La Justice, de son côté, se fait plus que discrète ».
Garry Fabrice Ranaivoson