L’étude sur le profil de la diaspora permet de mieux la connaître et de promouvoir sa contribution au développement du pays.
Soutien à la famille. Soixante-dix pour cent des immigrés malgaches vivant en France envoient de l’argent à Madagascar et la majorité d’entre eux le font pour soutenir financièrement leur famille. C’est ce qui ressort de l’étude sur le profil de la diaspora malgache en France réalisée par le Forum des organisations de solidarité internationale issues des migrations (Forim) pour l’Organisation internationale pour les migrations et les ministères malgache et français des Affaires étrangères, et récemment publiée sur le site de l’ambassade de France à Madagascar.
Selon cette étude, ces transferts financiers, estimés à 86 millions d’euros par an « sont opérés par 70% des répondants au questionnaire, pour un montant moyen de 155 euros transférés mensuellement qui sert principalement (84% dans le cadre de l’échantillon) à soutenir le budget familial à Madagascar ». Et plus leurs revenus sont faibles, plus la proportion des montants des transferts qu’ils effectuent par rapport à leurs revenus est élevée.
Ainsi les personnes qui disposent d’un revenu mensuel de moins de 500 euros envoient 18%de leur revenu à Madagascar, alors que ceux qui gagnent entre 2 000 et
5 000 euros par mois ne transfèrent que 5% de leurs revenus au pays. « L’effort consenti est plus important pour les personnes qui devraient être le moins à même de réaliser des économies », indique l’étude.
Outre les aides financières destinées aux proches parents, « les Malgaches de la diaspora entretiennent aussi des liens avec Madagascar à travers des investissements sociaux et entreprenariaux pour contribuer au développement du pays », souligne l’étude. Quinze pour cent des personnes enquêtées envoient aussi de l’argent vers la Grande île pour contribuer à un projet de développement ou sous forme de dons à caractère humanitaire. Quatorze pour cent investissent dans une affaire personnelle et 11% transfèrent de l’argent pour investir dans l’immobilier.
Contribution
Les immigrés peuvent aussi envoyer des dons non financiers dans leur pays d’origine, et selon l’étude, 50% de ceux qui ont répondu à la question donnent des médicaments tandis que 30% envoient des livres et du matériel scolaire. Dix pour cent envoient, pour leur part, des vêtements et des matériels informatiques.
C’est, entre autres, pour améliorer cette contribution de la diaspora malgache établie en France ou ailleurs que les autorités ont mis en place une direction de la diaspora au sein du ministère des Affaires étrangères. « La direction a pour principal objectif de promouvoir la
participation de la diaspora malgache au développement socio-économique de Madagascar à travers les transferts de fonds, les transferts de savoir-faire et de connaissances, le développement de l’investissement par la diaspora, le tourisme et le renforcement de la solidarité nationale », rappelle l’étude sur le profil de la diaspora.
D’ailleurs, souligne la ministre des Affaires étrangères, Béatrice Atallah, dans son mot introductif de l’étude, « la diaspora peut constituer un levier pour la relance économique, notamment à travers les transferts des fonds et l’investissement dans des projets de développement ». L’étude, qui devrait s’élargir aux diasporas dans les autres pays, devrait ainsi permettre une meilleure connaissance des Malgaches établis à l’étranger, de manière à mieux les impliquer dans le développement du pays.
Lova Rabary-Rakotondravony