Quantcast
Channel: L'Express de Madagascar
Viewing all articles
Browse latest Browse all 13398

Émeutes à Namorona – La gendarmerie abandonne la commune

$
0
0

Le poste de gendarmerie à Namorona a été démonté après l’attaque de la caserne et le meurtre d’un gendarme, jeudi. Trois rois et le maire en exercice ont été arrêtés.

L’étau se resserre autour du maire de Namorona et de trois Ampan­jaka (NDLR: Rois coutumiers), après le lynchage à mort, jeudi dernier, du chef de poste avancé de la gendarmerie locale ainsi que la destruction de la caserne. Ayant été grièvement blessé lors des échauffourées, un autre gendarme, compagnon d’infortune de la victime de lynchage, reprend quant à lui du poil de la bête.
Après que ces émeutes meurtrières aient embrasé le chef lieu de commune, le poste avancé de  gendarmerie sur lequel s’est abattue une horde de villageois déchaînés, a été démonté.
De source auprès du commandement de la gendarmerie nationale, la caserne n’est plus opérationnelle après ces actes de vandalisme. Pour leur sécurité, les trois gendarmes rescapés, dont celui ayant survécu au lynchage, ont dû être déplacés.
Alors que les trois notables ainsi que l’élu sont entendus à Fianarantsoa par la section des recherches criminelles, aux côtés de neuf autres suspects, la commune de Namorona est plus que jamais en proie aux attaques de bandits de grand-chemin.
Bien qu’enfouie dans la brousse à environ 140 kilomètres de la ville de Manan­jary, la commune rurale de Namorona est classée zone blanche par les forces de gendarmerie, d’où cet effectif réduit de gendarmes qui servaient au poste.
Une onde de choc a, néanmoins, secoué ce bourg paisible lorsqu’un présumé auteur d’une série d’incendies criminels s’est fait cueillir le jeudi 29 décembre 2016 vers une heure du matin, pour être placé en garde à vue au poste de gendarmerie. Ayant eu vent de l’arrestation, des villageois ayant crié vengeance, ont rameuté la foule pour arracher le suspect aux gendarmes.

Le maire de  Namorona  aurait mis le feu aux poudres

Mis au parfum de l’invasion menaçante, le chef de poste a fait preuve d’anticipation. Avant l’aube, il a préconisé le transfert à Mananjary du pyromane présumé, sur lequel planait la mort.
Au réveil, vers 8  heures du matin, le maire de  Namorona en personne aurait mis le feu aux poudres en incitant les habitants à se ruer vers la caserne de gendarmerie, de telle sorte à appliquer la justice populaire à l’individu incriminé. Il serait même allé jusqu’à menacer de représailles ceux qui semblaient réticents. De leur côté, trois des quarante-cinq Ampanjaka ayant voix au chapitre dans les trois principaux villages de Namorona, auraient eux aussi ajouté de l’huile sur le feu en appelant à la vindicte populaire.
Vers 9 heures du matin, la situation est devenue hors de contrôle lorsqu’une marée humaine a assailli le poste de gendarmerie.
Pris en tenailles par une horde d’individus enragés, le chef de poste avancé et son compagnon d’infortune, ont battu en retraite sous un déluge de galets, après avoir vainement tenté de protéger la caserne. À la merci de la foule, le gradé a été sauvagement matraqué à mort. Le lendemain, le maire ainsi que les trois rois ont été embarqués par un peloton de gendarmes avec une cinquantaine de personnes.
Andry Manase


Viewing all articles
Browse latest Browse all 13398

Trending Articles