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Sécheresse – Le gouvernement sort de sa torpeur

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Il aura fallu que la Jirama alerte sur l’éventualité d’un arrêt de la distribution d’eau pour que le gouvernement se décide à réagir. Le ministre de l’Eau a essayé de rassurer, hier, dans un démenti, des risques d’une pénurie.

Sursaut. Un directeur de la Jirama a annon­cé devant quel­ques organes de presse, lundi, que, si la sècheresse persiste, une pénurie d’eau est à craindre dans la capitale d’ici quatre jours. Le tarissement de l’Ikopa et de Mandroseza étant l’explication avancée. Largement relayé sur tous les supports médiatiques, cette alerte a visiblement fini par décider les responsables étatiques à réagir.
C’est Roland Ravato­manga, ministre de l’Eau, qui s’est fait le porte-voix du gouvernement hier. Lors d’une intervention sur le journal de midi-trente de la Radio Madagasikara (RNM), le ministre a démenti l’annonce du « technicien » de la Jirama, soutenant que même dans  deux semaines ou tout le mois, la capitale ne souffrirait aucunement d’une pénurie d’eau potable distribuée à la pompe. L’ouverture des vannes du barrage de Tsiazom­paniry est l’explication avancée pour cette assurance.
Cela fait pourtant plusieurs jours que les simples citoyens et la presse alertent sur le risque de dessèchement des cours d’eau et lacs alimentant les réseaux de distribution d’eau de la Jirama, dans la capitale et ses environs.

Brouillon
Outre quelques sorties médiatiques de Rivo Rako­tovao, ministre auprès de la présidence chargé de l’Agri­culture et de l’Élevage, pour parler des pluies artificielles comme solution et tenter d’apaiser les craintes des agriculteurs, c’était le silence radio du côté de l’Exécutif.
Le pouvoir était visiblement obnubilé par l’idée de mettre en avant le manque d’eau comme explication aux problèmes d’approvisionnement énergétique, au point d’avoir bachoté le danger plus grand qu’est la pénurie d’eau potable. Il a donc fallu que le risque d’un arrêt de l’approvisionnement, dans les prochains jours, ait été dit pour susciter enfin une réaction étatique.
À entendre les dires du ministre Ravatomanga sur RNM, ce réveil serait dû au fait que « ces affirmations pourraient troubler les esprits de la population. Aussi, des explications s’imposent ». En toute vraisemblance, le mal est fait, car la psychose d’une pénurie gagne déjà la population. Des ruées sur l’achat de bidons et barriques pour faire des réserves d’eau, ou encore une augmentation de l’achat d’eau minérale ont été constatées hier. Certains vendeurs, profitant de la situation, ont même fait exploser les prix.
Outre éclairer les esprits et rassurer, l’intervention, hier, du ministre de l’Eau semble aussi avoir pour objectif d’affirmer une préoccupation des tenants du pouvoir. Alors que la disette menace depuis plusieurs semaines, ses propos laissent entendre que le branle-bas de combat n’a été sonné au niveau de l’Exécutif que depuis lundi. « Une grande réunion ayant vu la participation de quatorze ministères s’est tenue au siège de l’Olep, Ambatobe, hier [lundi] », a-t-il déclaré.
Au ministre d’ajouter qu’une communication sur la situation a également été faite durant le conseil du gouvernement d’hier matin. Il est probable que la sècheresse qui sévit dans les hautes terres sera au menu du conseil des ministres de ce jour. L’absence sur terrain des responsables étatiques pour constater de visu l’éten­due des dégâts, laisse du reste perplexe. Le président de la République, jusqu’à l’heure, est retranché dans le palais d’Iavoloha.

Garry Fabrice Ranaivoson


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