Un réseau de trafiquants de tortues a été porté au grand jour. Un Yéménite et ses cinq complices ont été appréhendés.
Surpris en plein braconnage de tortues Angonoka, une espèce menacée d’extinction, six suspects, dont un ressortissant Yéménite, ont été arrêtés dans le Parc national de la Baie de Baly. L’organisation non gouvernementale Durell Wildlife Conservation Trust, le Parc national Baie de Baly, l’Alliance Voahary Gasy, ainsi que la Direction régionale de l’Environnement, de l’écologie et des forêts de la région Boeny, ont travaillé de concert pour mettre à nu cette filière, qui fait des ravages dans les rares populations rescapées d’Angonoka, connues sous le nom scientifique Astrochelys yniphora.
Ces six suspects ont été appréhendés le mardi 17 janvier dernier. Le ressortissant Yéménite incriminé, alias « Arabolahy » est soupçonné de tirer les ficelles dans ce trafic. Résidant à Antananarivo, le présumé cerveau aurait auparavant opéré dans l’exploitation de pierres précieuses, dans les mines aurifères de Maevatanana, avant de tremper dans des trafics de tortues, relevant du crime contre l’environnement.
Les tortues braconnées dans les aires protégées seraient ensuite expédiées en contrebande dans l’Asie du Sud et du Sud-est asiatique, à l’instar de la Chine, de Hong Kong, de l’Indonésie, de la Malaisie et de la Thaïlande. « Les tortues Angonoka, endémiques de la Grande île, sont très recherchées, en l’occurrence à l’étranger. Sur le marché noir local, l’unité se négocie entre 2 500 et 5 000 dollars. Ces prix décuplent dès qu’elles sont mises sur le circuit d’animaux de compagnie dans les pays d’Asie », a mis en avant Hasina Randriamamonjisoa, coordinateur de la protection de l’Angonoka au sein de Durrell, lors de la conférence de presse qui s’est tenue à Ampasanimalo, hier.
Intrusion effrénés
« L’heure est grave et la lutte contre les trafics est des plus ardue. Raison pour laquelle le gouvernement britannique soutient financièrement Durrell Wildlife Conservation Trust, pour l’aider à protéger au maximum cette espèce en voie d’extinction », a-t-il confié.
Pour sa part, Hervé Manavatra, directeur de protection du Parc national de la Baie de Baly, a relevé que durant le premier semestre de l’année 2016, le parc a fait l’objet de 53 intrusions de braconniers. Un chiffre qui a chuté à neuf dans le second semestre grâce à la collaboration avec la préfecture dans la lutte contre le trafic de tortues.
Andry Manase