Les précipitations commencent timidement sur les Hautes terres. Les prochaines saisons d’été seront encore plus rudes.
La fin de semaine s’annonce pluvieuse. Si les techniciens de la direction générale de la Météorologie ne se trompent pas dans leurs calculs, les Hautes terres centrales bénéficieront de quatre jours de pluie. Deux jours de pluies provoquées, hier et ce jour, et trois jours de pluies naturelles, de vendredi à dimanche.
« Les conditions atmosphériques sont favorables pour une opération de pluies provoquées. La zone de convergence intertropicale (ZCIT) descend vers le centre et l’anticyclone commence à s’atténuer », justifie Tatiana Andry Arivelo, directeur des exploitations
météorologiques à Ampandrianomby, hier.
Les techniciens de la direction générale de la Météorologie se sont envolés sur le ciel de la région d’Alaotra Mangoro, hier, pour l’opération de pluies provoquées, à la demande du ministère auprès de la Présidence en charge de l’Agriculture et de l’élevage. Les localités cibles sont principalement les milliers d’hectares de champs de rizière d’Alaotra, asséchés par l’insuffisance de précipitations, mais « l’opération pourrait s’étendre sur le centre », a souligné Luc Randriamarolaza, directeur de la météorologie appliquée.
Toutes les Hautes terres centrales seront arrosées par dame pluie, pendant ces trois jours de précipitations naturelles, notamment, Antananarivo, Amoron’i Mania, Ihorombe, Haute Matsiatra mais aussi, les régions du nord de l’île, Sava et Diana.
Diminution
Malheureusement, la quantité de ces précipitations naturelles laisse à désirer. « Nous ne bénéficierons que de fines pluies, toutefois », continue Tatiana Andry Arivelo. La quantité de pluie normale ou supérieure à la normale ne sera probable qu’en mars et avril. En février, elle sera encore inférieure à la normale.
Les techniciens de la direction générale de la Météorologie ont constaté cette diminution de la pluviométrie à Madagascar, depuis 2008. En 45 ans, les jours de précipitations se sont écourtés de 65 jours. « Si auparavant, nous avons bénéficié de 125 jours de pluie, actuellement, nous n’en sommes plus qu’à la moitié », soutient Marie Louise Rakotondrafara, directeur de la recherche et développement hydrométéorologiques.
Nous devrons nous habituer à cette insuffisance de précipitations. Les prochaines saisons d’été seraient encore plus rudes, à cause des impacts du changement climatique que nous accentuons avec la pratique persistante des feux de brousse. Marie Louise Rakotondrafara recommande fortement les cultures d’adaptation.
« Nous avons encore 100 ans avant que l’atmosphère se stabilise, même si nous décidons d’arrêter toutes les activités pouvant détruire l’atmosphère, maintenant.
Ainsi, il est opportun de procéder à des cultures adaptées à la sécheresse mais aussi à l’inondation. Avec ce changement climatique, les pluies prévues pour un mois pourront tomber en une journée », conclut Marie Louise Rakotondrafara.
Miangaly Ralitera