La ligne et les objectifs de la diplomatie du Saint-Siège ont été exposés par le cardinal Parolin. Une politique internationale dont le principal but est la défense des droits fondamentaux de l’Homme.
Une présence raisonnée et effective. C’est ainsi que l’on pourrait résumer la politique diplomatique du Saint-Siège, à entendre l’exposé fait par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, hier. Une diplomatie voulant faire de l’église catholique « un artisan de la paix ».
Devant un parterre de religieux, de laïcs, de dirigeants étatiques, de personnalités politiques, des universitaires et des journalistes, durant un peu plus d’une trentaine de minute, le numéro 2 de la cité-État a expliqué la ligne et les objectifs de la diplomatie vaticane. Une politique internationale qui consiste en « une présence consciente », visant à défendre « les intérêts et droits fondamentaux de l’Homme ». Justice sociale, égalité et dignité ont été parmi les mots forts dits, hier.
Dans son explication, le cardinal Parolin a souligné que « l’attention à la personne humaine est au centre de l’action de l’église, par conséquent, la personne est la finalité de la diplomatie pontificale ». Dans cette optique d’une diplomatie active, l’église catholique se voudrait, systématiquement, « partie prenante », des actions de recherche de solutions aux difficultés de la société, de la vie de la personne.
Rappel et interpellation
Le respect des droits de l’Homme ne peut, toutefois, être effectif sans la paix et le développement. La lutte contre la pauvreté, la destruction de l’environnement mais surtout, la recherche de « solutions concertées et durables », aux conflits, ou de tous les moyens pour éviter les crises et l’usage de la force, sont ainsi, inscrites dans les objectifs de la diplomatie pontificale. Une démarche où « le dialogue », est l’outil privilégié.
L’exposé d’hier, indique que « le défi », est de transformer les différences dans un monde multipolaire propice au conflit « en attitude d’acceptation et d’enrichissement réciproque ». Il s’agit donc, de maintenir des relatons apaisées entre des sociétés ayant chacune leur propre organisation, leur propre idéologie. Dans son objectif d’être « artisan de la paix », amener les acteurs du monde à dépasser les intérêts particuliers pour mettre en avant le bien-être commun est une ligne que défend l’église.
Indiquant que les nonciatures sont une manière pour le Pape « de manifester de manière visible sa sollicitude », avec les églises de par le monde, le cardinal Parolin a expliqué, qu’à l’instar des représentations diplomatiques classiques, elles ont, également, un rôle de collectes d’informations. « Il faut aussi connaître les raisons des conflits, ou ceux qui pourraient les entraîner afin de les transformer en maillons de paix », a déclaré le secrétaire d’État.
Si l’on se réfère au rôle que joue l’église catholique, à Madagascar, la ligne de la diplomatie pontificale est, en toute vraisemblance, également, de mise quant aux actions des religieux dans les faits de la vie intérieure d’un État. Bien-être commun, défense des droits de l’homme, paix, ou encore, lutte contre la destruction de l’environnement sont des principes qui ont été repris dans les déclarations de la Conférence des évêques de Madagascar (CEM), l’année passée, par exemple.
Dans la mission qu’elle s’est donnée sur la base de la ligne tracée par le Vatican, l’église semble « s’ingérer », dans les affaires étatiques. Questionné sur la frontière entre être « partie prenante », et « ingérence », dans ce cas, un membre du CEM a soutenu : « L’église ne s’ingère pas. Elle ne fait que rappeler et interpeller ». Comme voulant « rappeler », que tout reste à faire autant dans le monde qu’à Madagascar, le cardinal Parolin a conclu la conférence d’hier en lançant : « Fini de parler, maintenant, il faut travailler ».
Garry Fabrice Ranaivoson