Le gouvernement a révélé l’identité de la société propriétaire du navire « Lumina ». Le nom d’une « dame », impliquée dans l’affaire, aurait été cité durant l’enquête préliminaire de l’équipage.
Des noms. Révélé à Toamasina, par la délégation gouvernementale et reprise par le communiqué de presse de la primature une société dénommée « Tsaralaza », basée, à Toamasina, serait la propriétaire du navire « Lumina ».
Arraisonné au large du cap Masoala avec une cargaison de « 340 rondins de bois de rose », à son bord, cachée sour 35 tonnes de sels, ce bateau a débarqué avec son chargement illégal, hier, vers 9 heures, dans le grand port. Comme comité d’accueil, une délégation gouvernementale conduite par Solonandrasana Olivier Mahafaly, Premier ministre, et les ministres chargés de la Défense, de la Justice, de l’Environnement, du Transport et du secrétariat d’Etat à la Gendarmerie nationale.
Une délégation qui, jubilant pour cette prise, a donné plusieurs détails sur ses circonstances mais, aussi, sur les coulisses de l’enquête. Les renseignements sur l’existence d’une tentative d’embarquement de bois de rose sont, ainsi, parvenus aux autorités, le 4 février. Une « unité spéciale mixte », a été, dépêchée sur place. A bord d’un navire remorqueur dénommé « Noé », elle s’est lancée à la poursuite de « Lumina », le 5 février.
Une certaine « Yvette »
« L’arraisonnement du navire ne s’est fait qu’à l’issue de près de 2 heures d’échange de tirs », indique une source militaire. Le communiqué de la primature parle de « 2 heures de poursuites et d’échauffourée ». Outre une dénonciation par un simple citoyen, le fait que « Lumina », ait dévié de l’itinéraire de son bon de partance l’a trahi. A son départ d’Antsiranana, il devait joindre Mahajanga avec ses 360 tonnes de sel.
Le bateau a, pourtant, bifurqué par Vohémar, pour en décharger 325 tonnes afin de les remplacer par les bois de rose. C’est durant les enquêtes préliminaires que les douze membres de l’équipage du navire, en garde-à-vue, à Toamasina, depuis hier, ont révélé que « Lumina », appartient à la société « Tsaralaza ». Une certaine « Yvette », aurait, aussi, été mentionnée durant les interrogatoires comme parmi les cerveaux de cette tentative d’exportation de bois de rose.
Des bois qui ont déjà été saisis et entreposés, dans une localité dénommée Vinanivao, selon la primature, mais que leurs propriétaires ont réussi à récupérer et embarqué illicitement dans un navire. « Cela fait quelque temps que les informations sur des tentatives d’exportation de bois de rose nous ont été parvenues. Des arrestations ont déjà été faites à Mananara avant cette prise », rapporte le communiqué de la primature.
Une information publiée, hier, indique que « quatre personnes », dont « une dame », présumée propriétaire des bois de rose saisis à bord de « Lumina », seraient en détention préventive, à Mananara Nord, depuis le début ce mois. S’agit-il de cette « Yvette » Pour l’heure l’identité de cette « dame », n’est pas révélée. Le Premier ministre, hier, n’a pas, non plus, souhaité révéler les noms des accusés appréhendés. Les indiscrétions parlent juste de « personnalité connue et puissante ».
Devant la presse, à Toamasina, le locataire de Mahazoarivo, a affiché sa détermination à ce que la procédure judiciaire sur cette affaire aille jusqu’au bout. « Le gouvernement ne reculera pas, ceux qui sont arrêtés le resteront. C’en est assez des propos que l’Exécutif ne fait que des coups d’éclat sans suite. (…) Tout fonctionnaire dont la participation dans cette affaire est avérée sera, également, puni sévèrement. (…) Le procès sera conduit dans la transparence », a-t-il déclaré.
Mais la question relative à la juridiction qui en aura la charge, reste posée. La chaine spéciale prévue pour ce genre de crime avait déjà été adoptée en décembre 2015, mais faute de textes d’application, elle reste encore inopérante. Une situation qui risque d’anéantir le semblant de volonté politique publiquement affiché par les autorités, dont le chef du gouvernement.
Safidinirina Falinah et Garry Fabrice Ranaivoson