Des opérateurs malgaches investissent actuellement dans deux projets concernant les câbles optiques sous-marins. Au vu des calendriers, ces réseaux ne devraient pas être opérationnels avant 2018.
Quid des solutions de backup. Maintenant que Telma a annoncé le rétablissement de la connexion internet, tout le monde, du simple internaute aux entreprises, s’interroge sur les solutions de backup de connectivité internationale de Madagascar. Les projets annoncés jusqu’ici tardent à être mis en place. Il faut attendre l’année 2018 pour bénéficier d’une sortie internationale supplémentaire au niveau de Tolagnaro avec le projet Melting Pot Indianoceanic Submarine System (Metiss). Un autre projet comme Fly Lion 3 ne s’est toujours pas concrétisé alors qu’il devait être opérationnel depuis mi-2015, selon le calendrier initialement prévu.
L’endommagement du câble optique sous-marin au large de Toliara, le 25 janvier, qui avait entraîné une grande perturbation de l’internet à Madagascar devrait néanmoins accélérer les choses. Pour ne plus pénaliser ses abonnés, Telma rappelle et réaffirme des investissements dans des projets d’infrastructures télécom de la région océan Indien.
«Telma va investir pour qu’il ne manque plus jamais de connexion internet à Madagascar. Dans ce sens, nous allons investir dans deux projets de câbles optiques sous-marins, Fly Lion 3 et Metiss, avec d’autres opérateurs internationaux pour sécuriser la connectivité internationale de la Grande île », a déclaré Patrick Pisal Hamida, administrateur directeur général de la société, hier, au cours d’une conférence de presse.
En cours
Cette annonce de Telma va bousculer un peu les projets d’infrastructures d’internet à très haut débit dans la région océan Indien. Elle devait remettre sur la table le projet Fly Lion 3 qui reliera Madagascar, La Grande Comore, et Mayotte. Ce projet annoncé depuis belle lurette, prévoit un point d’atterrissement à Mahajanga et permettra ainsi d’accéder aux câbles Eassy et Lion 2. Ce projet était initié par un consortium d’opérateurs télécom de l’océan Indien, à savoir Comores Telecom, Telma, Orange, Emtel et Société Réunionnaise de radiotéléphone.
De l’autre côté, dans l’océan Indien, un consortium a décidé l’année dernière de mettre en place le projet Metiss. Ce réseau long de 3500 km environ devrait relier La Réunion, Maurice, Madagascar à l’Afrique du Sud. Emtel et CEB FiberNET Co Ltd de Maurice, Blueline, Telma, et Canal Plus Telecom, SRR (SFR Réunion), Telco OI (Only) et Zeop de La Réunion, travaillent en ce moment pour la mise en place de cette infrastructure à haut débit dont le coût des investissements est estimé à 75 millions d’euros. D’après ce consortium d’opérateurs, le réseau devrait être opérationnel d’ici 2018.
L’effectivité de ces deux projets de câbles optiques sous-marins pourrait résoudre, en grande partie, les problèmes de connexions de secours pour la Grande île. En tout, Madagascar disposerait de quatre sorties internationales avec des points d’atterrissements Toliara, Tolagnaro, Toamasina et Mahajanga. Il ne reste plus qu’à optimiser la capacité de ces câbles pour supporter les besoins des internautes et entreprises malgaches qui, au fil des ans, ont eu une grande dépendance à l’internet.
Telma réserve des surprises à ses clients
Un dédommagement des clients Les dirigeants de Telma laissent les journalistes sur leur faim. Ils annoncent « créer des surprises pour ses abonnés internet sans exception pour le mois de mars » sans pourtant préciser de quoi s’agit-il exactement. « Le mois de mars sera le mois de l’internet à Madagascar. Nous réservons des surprises à nos clients », avait annoncé Patrick Pisal Hamida au cours d’une conférence de presse à Ankorondrano lundi.
S’agit-il plutôt d’un dédommagement des clients à la suite du problème de la connexion internet qui a duré plus de 15 jours Aucune réponse au niveau des responsables. Mais le numéro un de Telma dévoile pourtant quelques bribes d’infos sur cette partie. « Telma avait prévu d’ajuster ses tarifs par rapport à la dévaluation de l’ariary. Maintenant, nos clients peuvent se réjouir qu’il n’y aura pas de hausse de tarif », a-t-il annoncé.
Lova Rafidiarisoa