Le président Rajaonarimampianina a déclaré à New York qu’il y a d’autres priorités avant le remaniement ou un changement de gouvernement. La protection sociale en fait partie.
Le remaniement ne semble pas encore être dans l’ordre du jour immédiat du président Hery Rajaonarimampianina.
Lors d’une interview accordée à des membres de la presse malgache présents à New York pour couvrir la 70e Assemblée générale des Nations-Unies, il a laissé entendre que d’autres priorités existent avant un éventuel changement de gouvernement ou de structure ministérielle.
« Nous devons d’abord élaborer une stratégie claire avant de procéder à un éventuel changement de structure et de gouvernement », a déclaré Hery Rajaonarimampianina lors de cette interview.
Cette déclaration, bien que brève et évasive, devra apaiser l’ambiance et les spéculations qui règnent depuis plusieurs mois. Il faut dire que les ministres vivent avec cette épée de Damoclès au-dessus de leur tête depuis la sortie du verdict sur la requête en déchéance et notamment après la sortie des résultats officiels des communales. Néanmoins, sur le plan politique, cette déclaration peut soulever des incompréhensions.
Un remaniement a été attendu comme étant l’aboutissement logique d’un nouveau paysage politique qui se dessine après les communales. Aucun mot, par exemple, concernant les dossiers politiques en suspens comme le mémorandum ou le pacte de responsabilité. Qu’en est-il également des grandes décisions importantes annoncées aux membres de la diaspora à New York en début de semaine.
Statu quo
Même l’absence d’une majorité claire à l’Assemblée nationale ne semble pas presser davantage le chef de l’État. Interrogé sur le blocage de l’adoption de la Loi de finances rectificative, par exemple, il a déclaré que ce n’est pas indispensable et que le pays peut parfaitement fonctionner, sans cette loi.
« Il existe plusieurs techniques qui peuvent être utilisées sans avoir recours à la loi de finances rectificative comme la régulation, par exemple. Ne focalisons pas le débat autour de ce sujet car il y a d’autres domaines plus importants », a-t-il lancé.
Hery Rajaonarimampianina a également été questionné sur le problème d’insécurité qui sévit au pays. Il concède que c’est un problème qui freine le développement mais l’État n’est pas seul responsable du rétablissement de la sécurité.
«C’est tout le monde qui doit s’y impliquer même si des domaines comme la lutte contre la corruption ou la justice doivent effectivement être améliorés. Vous savez également comme moi que d’autres instaurent délibérément l’insécurité dans l’espoir que notre pays ne se développe pas. Voilà pourquoi je lance toujours un appel pour que tout le monde veille avant tout à l’intérêt de la population », a déclaré le chef de l’État.
En tout cas, face à ses diverses déclarations, il ne faudrait pas s’attendre à des décisions majeures lorsque le chef de l’État reviendra au pays. Seule la réforme de la stratégie de protection sociale et de la structure qui s’en occupe, en l’occurrence le ministère de la Population, est attendue.
Pour le reste, le statu quo risque d’être maintenu dans un contexte de morosité économique causé, entre autres, par le flottement qui règne au niveau politique.