Le projet d’urgence pour la nutrition s’achève en ce premier semestre
de 2017. Les objectifs ne sont pas atteints.
Non fructueux. Après près de deux ans de mise en œuvre du Projet d’appui d’urgence aux services essentiels de l’éducation, de la nutrition et de la santé, volet Nutrition (Pausens-Nutrition), financé par la Banque Mondiale, les activités menées au niveau communautaire, visant à réduire le taux de malnutrition prennent, fin au premier semestre de cette année. Malgré les efforts menés pendant ces 2 ans, le taux de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de 5 ans n’a pas diminué pour la région d’Analamanga, or c’était l’objectif du projet. « Le taux de la malnutrition chronique environne toujours les 50%. Nous avons envisagé de réduire à 40% ce taux de la malnutrition, mais cet objectif n’est pas atteint », affirme le coordonnateur régional de nutrition à Analamanga, James Odon Randriankotomihaja, hier.
Il précise que cet échec ne dépend pas des performances de leurs partenaires. « Il y a d’autres paramètres indépendants de l’ORN et de ses partenaires, à savoir le changement climatique entraînant l’inondation, la sécheresse, et qui ont de l’impact sur la disponibilité alimentaire, surtout pour les ménages en situation de vulnérabilité », affirme-t-il.
Aggravation
Les partenaires œuvrant sur le terrain soulignent que la réduction du taux de malnutrition ne sera atteinte, que si la situation socio-économique des ménages s’améliore. « À travers nos activités, les mères de famille reçoivent et assimilent les bonnes pratiques nutritionnelles permettant à leur enfant d’être en bonne santé, mais il leur est souvent impossible de les mettre en pratique, car elles n’ont vraiment rien », indique Rivomalala Veromihamina, présidente de l’association Ecodism, intervenant dans le district d’Atsimondrano.
La situation risque de s’aggraver, avec cette fin du projet d’urgence nutrition, selon le coordonnateur régional de l’ORN. « L’impact du changement climatique compromet les récoltes. Le taux de la malnutrition pourrait donc être plus dramatique », dit-il.
L’achèvement de l’évaluation communautaire des trois derniers mois est l’une des conditions exigées par les bailleurs, pour assurer la continuité de ce projet, mais aussi, la présentation d’un document de projet, dont la conception est déjà en cours. L’ORN a organisé un atelier de sensibilisation sur la réalisation de cette évaluation, auprès des organismes non gouvernementaux (ONG), partenaires de l’ORN, dans la mise en œuvre du projet, à Tsiadana, hier. L’ORN lance : « Notre défi, maintenant, est de nous aligner sur les critères des bailleurs, pour que le temps de suspension du projet ne soit pas trop long », conclut James Odon Randriankotomihaja.
Miangaly Ralitera