La période de soudure vient seulement de commencer, pourtant la famine guette déjà. La prévision météorologique ne présage pas non plus de bonne nouvelle.
Sonnette d’alarme. La FAO à travers son bulletin de système d’information sur la sécurité alimentaire et la vulnérabilité a interpellé, hier, sur la dégradation de la situation alimentaire dans trois régions de la Grande île à savoir Vatovavy Fitovinany, Atsimo Atsinanana et Androy. « Cette situation est étroitement liée à l’épuisement des stocks d’aliments de base au niveau des ménages, conjugué à une mauvaise récolte de la dernière grande saison culturale », a expliqué le bulletin spécial. Le bouleversement climatique a été avancé comme étant la principale cause de cette menace. La région la plus menacée par cette famine est l’Androy. Vingt-sept communes se trouvent dans la disette.
Toutefois, durant les deux dernières semaines du mois d’août, souligne le bulletin de la FAO, les communes d’Ambovombe, Ampamata, Sihanamaro et Tsimanada du district d’Ambovombe, celles d’Antaritarika, Betanty (Faux Cap) et Tsihombe du district de Tsihombe, n’ont plus de réserve d’aliment que ce soit en maïs, ou en riz. « La situation dans la commune d’Ampamata est le plus alarmant du fait que la disponibilité des produits alimentaires sur le marché est faible voire nulle pour le maïs », martèle le rapport. L’épuisement de la production y a été lié à la mauvaise répartition dans le temps et dans l’espace de la précipitation durant la précédente campagne agricole.
Carence alimentaire
La région de Vatovavy Fitovinany n’est pas non plus épargnée par cette vulnérabilité face à la famine. « Les conditions climatiques de ces quelques derniers mois étaient défavorables aux récoltes. La durée des stocks au niveau des ménages n’a pas suffi à couvrir les besoins alimentaires, alors que la disponibilité des produits au marché était limitée, notamment dans les communes d’Ambahive et de Marofarihy du district de Manakara et la commune de Vohitrandriana dans le district de Nosy Varika », poursuit le bulletin de la FAO.
L’insécurité et la difficulté d’accès sont, par contre, la principale cause de l’arrivée prochaine de la famine dans huit communes de la région Atsimo Atsinanana notamment à Befotaka et Midongy. « L’insécurité grandissante actuellement mérite un suivi », lance la FAO.
Ludovic Lomotsy, secrétaire exécutif du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), semble impuissant, face à cette catastrophe humanitaire. « Je ne peux pas vous avancer si le stock de nourriture est suffisant pour venir en aide à ces communes. Le BNGRC effectue le travail de prévention, mais c’est l’Office National de Nutrition qui est le premier concerné».