L’étude des événements se passant hors de la zone océan Indien est essentielle du fait de leurs impacts régionaux.
Océan Indien zone de paix ? Le vieux rêve de Ratsiraka est plus que jamais d’actualité. Si dans les années 80, les dirigeants progressistes de la région à l’image de Ratsiraka et du Seychellois France Albert René craignaient surtout la menace socialiste, aujourd’hui la géopolitique internationale ne met pas l’océan Indien à l’abri d’un soubresaut. C’est le message contenu dans le discours de Solofo Rasoarahona, délégué général du Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CEDS) lors de l’ouverture du colloque du Grand cercle du CEDS au Carlton la semaine dernière.
« Pendant de longues années, l’océan Indien a toujours été qualifié à juste titre de zone de paix, mais je crois que nous devons maintenant élargir nos perspectives et changer nos paradigmes car je pense que les enjeux dépassent désormais le cadre paisible de nos environnements insulaires », a-t-il souligné d’emblée. Histoire d’attirer l’attention des participants au colloque sur l’évolution des dynamiques économiques et politiques qui vont au-delà des îles de l’océan Indien. « Il y a urgence à ce que nous adoptions une attitude de vigilance diplomatique. C’est à dire adopter un état d’esprit qui considère qu’il est essentiel d’analyser des évènements qui se produisent dans des pays ou dans des endroits situés au-delà de notre voisinage immédiat car ils ont un impact sur nos vies, nos familles, nos États », a-t-il alerté.
Plus complexe
Mondialisation oblige, tous les pays du monde sont, désormais, connectés. L’éloignement est réduit par les avancées technologiques. L’océan Indien est entouré de grands pays dont la stabilité est cruciale pour les pays de la région. « L’Afrique du Sud est un pays essentiel dont dépend la stabilité des circuits de la mondialisation du Grand océan Indien. Cet État pèse 20% du PIB de l’Afrique sub-sharienne et près de 60% de l’Afrique australe », a précisé Solofo Rasoarahona. L’Inde, de son côté, est un pays émergent dont la diplomatie navale assure la stabilité du Grand océan Indien par la surveillance des détroits stratégiques.
Autant de paramètres qui font que les pays de la région ont grand intérêt à adopter la vigilance diplomatique. « Nous ne pouvons pas continuer à voir l’océan Indien comme nous l’avons toujours vu. Il est à l’image du monde actuel. Il devient plus complexe, plus large, plus important que jamais », a-t-il recommandé aux participants au colloque qui s’est terminé, vendredi.
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