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Institut Français de Madagascar – Un académicien dans la salle

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L’académicien Jean Christophe Rufin a donné une conférence à l’IFM, mardi dernier. Il y a parlé de Beniowsky, sujet de son prochain livre.

Une première. Denis Bisson, directeur adjoint et attaché culturel de l’Institut Français de Madagascar (IFM), a présenté à l’assistance, mardi dernier, « le premier immortel de l’histoire de l’IFM et de l’ancien Centre Culturel Albert Camus, à venir donner une conférence dans cette salle. » L’académicien Jean Christophe Rufin a en effet été l’objet de toutes les attentions, ce soir-là.
Le plus jeune membre de l’Académie Française-élu en 2008 au fauteuil de l’écrivain Henri Troyat, a parlé médecine, littérature, écriture. « Je dis souvent à mes enfants, quand on vous le demande, dites que je suis médecin », dévoile-t-il. C’est d’ailleurs la profession inscrite sur son passeport. C’est cette discipline, dit-il, qui l’a amené à la littérature.
Grâce à un grand-père résistant, dont « la médecine était un peu comme dans Molière, faite pour accompagner, écouter, prescrire », le côté technique de la profession ne l’a guère intéressé.  Il aime l’Histoire avec un grand H, et il aime l’intégrer – en minuscule – dans les
histoires qu’il raconte.

Destins croisés
C’est ainsi qu’il a parlé de Beniowsky, principale raison de son séjour dans la Grande île. Maurice de Beniowsky, comte hongrois de sang polonais et slovaque, est personnage haut en couleurs, étroitement lié à l’Histoire de la Grande île. Il s’est auto-proclamé roi de Madagascar. Les écrits des historiens le présentent comme étant l’un des premiers à avoir tenté l’unification de l’île.
Dans la salle de spectacle de l’IFM, très peu de Malgaches, mais un public tout acquis à la cause de l’écrivain et à son humour. La rencontre s’est faite à l’image de l’homme, simple et conviviale. L’académicien est en terrain conquis. Familier surtout. « Je retrouve beaucoup de visages que je connais, beaucoup de passionnés de Beniowsky également », se plaît-il à dire.
Jean Christophe Rufin est venu à Madagascar dans le cadre d’une visite privée, en repérage plus précisément, pour son prochain livre prévu sortir en avril. Une semaine auparavant, il s’est envolé pour la ville de Sambava, au Nord-Est de l’île, avec Cap Est, pour destination finale. « Je voulais retrouver l’endroit où Beniowsky a vécu, où il est mort surtout», souligne-t-il. Une sorte de pèlerinage faisant suite à un désir ancien de mieux connaître le personnage.  « J’ai rencontré Beniowsky, il y a vingt ans », a-t-il confié à la salle. Et ce, par l’intermédiaire d’un éditeur polonais qui a publié ses Mémoires.
Beniowsky était un aventurier, un écrivain, un diplomate avant l’heure, puisqu’il a plaidé la cause des Malgaches en Europe et aux États-Unis. Jean Christophe Rufin, médecin, écrivain, a aussi représenté les intérêts de la France en Amérique latine, et en tant qu’ambassadeur au Sénégal et en Gambie. Deux destins, à quelques siècles d’intervalles, qui devaient forcément se rencontrer.

Rondro Ratsimbazafy


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