Deux gigantesques incendies la nuit du mardi, en ville! La saison sèche et venteuse, doublée d’un manque de vigilance, est souvent à l’origine de catastrophes.
«Nous allons faire de notre mieux. Mon souhait est de construire une maison à toutes les familles en difficulté ». Telle est l’annonce de Lalao Ravalomanana, première magistrate de la ville, lors de sa première visite sur terrain, et ce, après avoir constaté de visu les dégâts causés par un incendie à Ampefiloha-Ambodirano. En effet, le feu y a réduit en cendre, hier, une dizaine de maisons en bois et endommagé quatre maisons en briques. Deux personnes y ont été blessées et l’une a été hospitalisée. Une quinzaine de familles se trouvent subitement dans le dénuement.
Cette première déclaration de la maire de la capitale, fraîchement élue, laisse ainsi certains habitants perplexes. « Nous attendons les décisions des autorités pour limiter les dégâts dans notre fokontany. 5 % des maisons y sont construites en bois. Néanmoins, la commune urbaine d’Antananarivo avait déjà interdit ce type de construction, mais nous ne savons pas comment l’appliquer, à cause de la pauvreté des habitants des habitants », a avancé Philibert, président de ce fokontany.
Mesures à prendre
Quant à l’incendie qui a consumé le marché au bois d’Andravoahangy, Lalao Ravalomanana est de plus en plus évasive. « C’est la détresse des ménages qui m’a poussée à y venir. La municipalité a ainsi offert une somme de 100 000 ariary à chaque famille et dix sacs de riz aux sinistrés. Cet incendie à Andravoahangy est une autre histoire », poursuit-elle.
Mireille Andrianitiana, habitante d’Ampefiloha-Ambodirano, pointe du doigt le plan d’urbanisme. « Les maisons ne sont espacées que de quelques centimètres. C’est ainsi que les flammes ont calciné une dizaine de maisons en quelques heures. Les pompiers avaient également du mal à se faufiler dans ces ruelles étroites », a-t-elle expliqué. Le manque de vigilance des habitants rend aussi certains quartiers vulnérables. Selon Volatiana Rafalimanana, victime de l’incendie d’Ampefiloha-Ambodirano. L’incendie aurait été causé par des fumeurs de cannabis. Les deux plants de cannabis arrachés par des éléments de la police nationale dans une maison en bois où avait commencé le feu, justifient ces propos.
« Le propriétaire de la maison a déjà été arrêté. D’autres arrestations seront encore en vue, suivant l’évolution de l’enquête », a confié une source au sein des forces de l’ordre.
Face à ces drames, certains chefs fokontany ont adopté d’autres mesures. « La plupart des maisons consumées par les feux étaient déjà construites en dur. Les maison doivent être distantes de 1,20m les unes des autres », a avancé Heriniaina Razanadrakoto, président du fokontany d’Antsalovana-Antohomadinika FAMI. Ce fokontany avait été victime d’incendies spectaculaires, deux fois, l’année dernière.