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Affaire Antsakabary – Des armes de guerre abîmées

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Un Kalachnikov et un pistolet automatique ont été écrasés à coups de moellons. Les deux policiers lynchés étaient à court de munitions.

Le meurtre de deux policiers à Antsakabary Befandriana-Nord reste sous le feu des actualités. Des informations recueillies auprès de la police nationale, corroborées par une source judiciaire révèlent qu’un Kalachnikov de fabrication chinoise, ainsi qu’un pistolet automatique que les défunts avaient sur eux lors de l’expédition qu’ils ont menée, ont été endommagés par leurs bourreaux.
Le fusil d’assaut et l’arme de poing ne sont plus en état de fonctionner, après que les auteurs du double homicide les aient écrasés à coups de bloc de pierre. Les auteurs du meurtre ont laissé le fusil abîmé sur les corps inertes des deux policiers, mais ils ont en revanche jeté le pistolet sous un buisson. Le double meurtre a été commis le samedi 18 février, en début de soirée. Par contre, c’est seulement le lendemain que le pistolet a été découvert par des villageois ayant campé sur les lieux du lynchage, pour protéger les dépouilles des chiens et des charognards.
Le constat de la gendarmerie à Antsakabary ainsi que des enquêteurs du commissariat du district de Befandriana-Nord révèle qu’il n’y a avait plus une seule cartouche dans les boîtes-chargeurs des armes retrouvées. La thèse que les deux policiers ont été à court de munitions lorsqu’une foule enragée s’est déchaînée sur eux est de ce fait avancée. D’autant plus qu’ils ont tiré des coups de semonce lorsque des hordes de villageois en furie les ont pris en étau, dans une zone tampon à la hauteur d’Amba­lamanga, où ils ont été couverts de jets de galets.

Maire endeuillé
Les deux policiers assassinés par une foule en furie ont été réquisitionnés pour procéder à l’arrestation d’un individu, soupçonné d’avoir tué un canard qui aurait mis à mal des pousses de riz qu’il venait de repiquer. Les deux hommes ont fait un voyage de 113 kilomètres entre Befandriana-Nord et Antsakabary, sur une route impraticable pour procéder à l’arrestation, laquelle s’est déroulée sans anicroche.
Après l’opération, l’agent de police de premier échelon, frère du maire de Port Berger, ainsi que le chef d’élément, au grade de sous-brigadier, ont été montrés du doigt d’avoir racketté un villageois d’Ambalamanga qui devait acheter du miel. Celui-ci s’est du coup dépêché au fokontany le plus proche à Antavenina pour informer les autorités sur place que des bandits en tenue de policier lui auraient dérobé 100000 ariary en liquide. À leur arrivée à Antavenina, les deux policiers ont été invités par le maire d’Antsakabary à s’expliquer. Trois réunions se sont succédé, mais chacune d’entre elles s’est soldée par un échec. Niant en bloc les accusations portées à leur encontre, le deux policiers ont quitté précipitamment le bureau où se sont tenues les réunions selon les informations communiquées, pour se frayer un chemin dans la cohue d’individus tassés dehors, en armant leur fusil d’assaut.
Poursuivis par une foule enragée, ils ont fait des tirs en l’air, avant qu’ils ne soient pris en tenaille entre deux groupes de villageois prêts à en découdre à l’entrée d’Ambalamanga-Ankisingy, après avoir été pris en chasse sur une distance d’environ 5 kilomètres. Lapidés puis exécutés à coups de coupe-coupe, les deux policiers ont trouvé une mort dramatique.

Andry Manase


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