Plusieurs maisons sont ensevelis à Ambodiaramy Maroantsetra. Un éboulement a rasé le village, samedi.
Il n’y aurait plus que quelques bâtiments visibles, dans le village d’Ambodiaramy, dans le district de Maroantsetra. Un éboulement a rasé ce village, dans la fin de l’après-midi du samedi. Une centaine d’habitations sont, depuis, recouvertes de terre, selon le rapport d’un responsable du district, joint au téléphone, hier. Le centre de santé du village est, lui aussi, enfoncé dans le sol. « Il faut creuser jusqu’à 2 mètres pour voir le toit de certaines maisons », témoigne un des habitants.
Quelques blessés ont été enregistrés. « Ils ont eu des soins. Si cet accident s’est produit durant la nuit, c’est sûr qu’il y a eu des centaines de morts », souligne Boniface Ramiandrison, un habitant de Maroantsetra, dans une publication sur les réseaux sociaux. Des équipes du district sont encore sur place pour recenser les dégâts laissés par cet éboulement.
Dégagement difficile
Les victimes essaient tant bien que mal de dégager les tonnes de terre amassées sur leur village, mais avec du matériel peu sophistiqué comme des pelles, les tâches sont difficiles. « Les habitations en bois sont, sûrement, totalement détruites. Certains d’entre ces villageois sont, donc, des sans-abri », déplore Miora Ndrianjarisoa, un habitant de Maroantsetra.
L’éboulement est un phénomène peu fréquent dans le district de Maroantsetra. « Les précipitations, depuis le cyclone Enawo, ont déclenché cet éboulement », se rend compte le responsable du district.
Ces érosions sont les conséquences de la dégradation forestière dans cette partie Est de la Grande île, selon le directeur général de l’Écologie, Paul Olivier Ralison. « La couverture végétale y est dénudée, notamment sur les bassins versants. Nous avons déjà sensibilisé les paysans à construire des canaux anti-érosions pour que l’eau s’infiltre directement dans le sol. Dans le moyen terme, nous devrions renforcer le reboisement, surtout sur les bassins versants pour rétablir la couverture végétale », recommande Paul Olivier Ralison.
Blocage sur la RN2
La circulation sur la route nationale deux, reliant Toamasina à Antananarivo, devient difficile, à cause des érosions. Depuis le passage du cyclone Enawo, des terres sont amassées sur la route et bloquent la circulation. « Le passage le plus difficile est entre Andasibe et Beforona. Des risques d’accidents de circulation sont à craindre, si on roule à plus de 30km/h, car dans certains endroits, les terres sont amassées dans des virages. L’État doit enlever rapidement ces amas de terre pour éviter les accidents », témoigne Rado Ravoavahy, un transporteur sur cette zone Est.
Cet éboulement pourrait fragiliser l’économie du pays. Actuellement, des hectares de rizières dans la région d’Alaotra Mangoro sont, déjà, ensablées. Les turbines d’Andekaleka sont obstruées.
Miangaly Ralitera