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Tuerie à Fenoarivo – Aveux houleux de Mamodtaky

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Condamné à 28 ans de réclusion criminelle, Mamodtaky a comparu devant la Chambre des peines où il était passé aux aveux. Accords politiques et pression sont évoqués.

Une affaire à réveiller les morts. Condamné à 28 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de cinq Français d’origine indienne, l’homme d’affaires Mamod­taky Mamod Abasse a comparu devant la Chambre de l’application des peines avant-hier. Cet acte judiciaire intervient après le rejet de pourvoi en cassation de l’affaire en mai 2014, fixant ainsi définitivement les peines. Malgache d’origine indienne, Mamod­taky est accusé d’avoir laminé à l’arme automatique sa belle famille à Fenoarivo le 22 avril 2001, pour des différends familiaux. L’aveu qu’il a fait devant la Chambre a provoqué une onde de choc.
Dans un article publié hier, le Journal de l’Île de la Réunion révèle de prétendus accords que l’épouse de Mamodtaky aurait passé avec l’état malgache. Il établit, dans la foulée, des liens entre l’aveu du condamné et des pressions de la communauté indienne à Antana­narivo, à laquelle appartenaient les défunts. En tout cas, un aveu sous pression délie les langues.
Cet aveu inattendu a été accueilli avec satisfaction par la partie civile bien qu’il suscite, néanmoins, des remous.

Acte calculé
Ce virage à 180° serait calculé, du fait que Mamod­taky Mamod Abasse a toujours plaidé non coupable depuis le début de son périple judiciaire. Une remise de peine pourrait être, de
ce fait, à la clé.
Avant cette comparution devant la Chambre d’application des peines, Mamod­taky a saisi la Cour Euro- péenne des Droits de l’homme, le mois même du rejet du pourvoi en cassation.
En 2010, il a été  condamné à la prison à vie par la cour d’assises de Paris avant que celle du Val de Marne ne ramène cette peine à 28 ans de réclusion, dont 15 ans avec sûreté, lorsque l’affaire a été jugée en appel le 15 février 2013.
Un enchaînement de faits troublants s’ensuivait après le quintuple meurtre de Fenoarivo. Trois mois après le crime, Babar Ali, beau-frère de Mamodtaky s’est accusé de la tuerie. Blanchi, l’homme d’affaires a de ce fait obtenu un non-lieu au tribunal d’Antananarivo. Curieusement, son beau-frère a été officiellement déclaré décédé pendant son incarcération peu de temps après.
Les poursuites ont été relancées lorsqu’Anita Remtoula, l’épouse de Mamodtaky et rescapée de la fusillade, a saisi la justice française en octobre 2003.
La police française a avancé dans ses investigations, lorsque Babar Ali censé être mort depuis trois ans, a été appréhendé à Garges-lès-Gonesse, en région parisienne au mois de novembre 2004. Au terme de cinq mois de cavale, Mamodtaky a été interpellé extradé vers Paris, puis transféré à La Réunion où il a été jeté en prison au terme de sa comparution devant le parquet. Il a recouvré une liberté qui n’a pas duré, lorsque la cour de Cassation a annulé l’arrêt de la cour d’appel réunionnais pour que l’affaire soit instruite par la cour d’assises de Paris. Le 15 septembre 2009, Mamodtaky a été capturé à Toamasina pour entrée illégale, alors qu’il tentait de fuir la justice française. Une coopération judiciaire a permis son extradition en France, jusqu’à cette comparution jeudi devant la Chambre d’application des peines.

Andry Manase


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