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Décentralisation – Des maires MAPAR poussés vers la sortie

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Après le maire de Mahajanga, c’est au tour de celui de Toamasina d’être suspendu par son conseil municipal. Tous sont issus des rangs du MAPAR, tout comme l’élu de Port-bergé.

Sur la sellette. Les conseillers communaux des communes de Mahajanga, Toamasina et Port-Bergé ont décidé la suspension de leurs maires respectifs, durant le mois de mars. Ceux-ci sont tous élus sous les couleurs du Groupe des partisans de Andry Rajoelina (MAPAR).
Mokhtar Salim Andrian­tomanga, maire de la Cité des fleurs a été le premier à essuyer les frondes de son conseil municipal. Le couperet est tombé, le 1er mars. La suspension a été votée par huit conseillers contre sept au motif de « mauvaise gestion » des affaires de la commune. Le conseil municipal de Mahajanga a relevé, entre autres, un retard dans la présentation du budget primitif du 2e semestre, de 2016.
La relance de l’appel d’offres sur une prestation de mobile baking qui, selon les conseillers, ne respecte pas le code des marchés publics est, aussi, invoqué comme motif de la décision de suspension. Le maire Andrian­to­man­ga a, pourtant reçu les félicitations de la Banque mondiale pour la mise en place de son système de recouvrement des taxes par le biais du paiement par mobile deux semaines avant la décision de suspension.
La commune de Maha­janga a, aussi, obtenu le premier prix de la transparence budgétaire. La décision du conseil municipal n’est, visiblement, pas encore, entérinée par le ministère de l’Intérieur, étant donné que Mokhtar Salim Andrian­tomanga continue d’exercer, jusqu’ici.
À Toamasina, Elysé Ratsiraka, maire de la ville, lui aussi, fait face à une décision de suspension votée par son conseil municipal.

Pris pour cible
Le couperet est tombé, hier, pour le premier magistrat de la ville du Grand port. Douze conseillers municipaux sur dix-neuf ont voté la suspension du maire de Toamasina. Les raisons invoquées pour motiver cette décision seraient, entre autres, qu’Elysé Ratsiraka « refuse de faire un rapport d’activité de la commune, a procédé à une vente illicite de bâtiment, ne concrétise pas certaines délibérations du conseil, use de milices et est défaillant dans l’assainissement de la ville ».
La décision de suspension de l’élu de la capitale de la région Antsinana est, actuellement, au stade de contrôle de légalité auprès du représentant de l’État. À Port-Bergé, le maire Adolphe Fiarema qui s’avère, également, issu des rangs du MAPAR a, aussi, été suspen­du par le conseil communal. Une décision entérinée, cette fois-ci, par le ministère de l’Intérieur qui a prononcé sa suspension pour une durée d’un mois. « Corruption et abus de pouvoir », seraient les faits retenus contre l’élu de Port-Bergé.
Des membres du Groupe des partisans de l’ancien président de la Transition estiment que leurs camarades sont victimes d’attaque en règle par le pouvoir afin de les évincer. « Ce n’est pas la première fois que nos élus sont pris pour cibles afin de nous affaiblir en vue des prochaines échéances électorales », a notamment, réagi Naivo Raholdina, au micro d’une station privée de la capitale, hier. Ayant procédé à une série d’inaugurations, à Port-Bergé, justement, hier, Solonandrasana Olivier Mahafaly, Premier ministre, a été interrogé sur les suspensions des maires MAPAR.
« Le pouvoir est disposé à travailler avec tous les maires quelle que soit sa couleur politique. Les maires sont incontournables dans la quête du développement durable. Seule­ment, lorsque des élus transgressent les règles, les lois, ils doivent être sanctionnés, recadrés, ceci sans distinction d’obé­dience politique. (…) Ici, ce n’est pas l’État qui sanctionne car, comme le prévoit les textes, il ne fait qu’appliquer la décision de suspension décidée par le conseil », a-t-il répliqué.

Garry Fabrice Ranaivoson


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