L’exposition « Art de la Terre Rouge et ses objets » troisième édition, pour la promotion du vrai « vita malagasy ».
«Je consomme le vita malagasy pour le bien de tous ». C’est le slogan choisi par les industriels malgaches pour promouvoir les produits nationaux. Ce concept de « vita malagasy » est aussi repris dans le domaine artistique. En effet, le « vita malagasy » dans le monde de l’art est quelque peu sous-évalué du fait qu’en général, les produits artistiques sont souvent de piètre qualité. Ce phénomène est devenu une généralité, tout simplement parce que la majorité des artistes autochtones n’ont que peu ou pas beaucoup de moyens pour investir dans du matériel de bonne qualité. Ainsi, beaucoup d’entre eux, malgré un talent avéré, se retrouvent à produire des œuvres qui ne correspondent pas à la hauteur des attentes du marché de l’art au niveau international.
C’est toujours dans cette optique de redorer l’image du pays à travers les mouvements artistiques que l’initiative de l’organisation de la troisième édition de l’expo-vente « Art de la Terre Rouge et ses Objets » se tient à l’hôtel du Louvre Antaninarenina depuis le 15 octobre jusqu’au 15 novembre prochain. L’initiatrice de ce projet, Nirina Seurin martèle que « c’est uniquement en vouant un amour et un soutien inconditionnel à l’art malgache qu’on sera à même d’atteindre cet objectif de renforcement de la réputation des produits artistiques malgaches sous toutes leurs formes ». À partir du constat positif des deux précédentes éditions, la galerie « Les goyaviers » ainsi que l’INMAD, sous la houlette de Nirina Seurin présenteront cette fois-ci les œuvres d’artistes non moins célèbres comme Chan, Raparivo, Léon Fulgence, Marcel Razanakotoarison, Benjamin Ranarijaona ou encore Herizo Razafimbelo et même Raparivo fils. En plus des œuvres de ces maîtres, d’autres objets d’art et de marqueterie seront aussi mis en expo-vente durant un mois.
Artistique humanitaire
Ainsi, c’est toujours via ce type d’exposition que l’initiatrice du projet s’engage activement depuis plus d’une vingtaine d’années à faire connaître cet art malgache sous une facette autre que le bon marché et la mauvaise qualité.
On tiendra tout particulièrement compte des produits de la « Collection Tsara ». Cette collection est d’un type d’artisanat contemporain avec un label soutenu par l’Onudi et le Pnud. C’est un projet qui vise à aider les artisans malgaches (surtout les femmes) dans la création et la production d’œuvres d’art et d’objet fonctionnel de bonne qualité qui seraient dignes de concourir sur le marché international. En parallèle, le projet se veut aussi être une occasion de formation pour ces artisans en matière de design.
En effet, en accompagnement à l’appui de ces ONG internationales, les artisans bénéficient aussi d’une formation avec un concepteur italien bien connu. Ainsi, de cette collaboration entre artisan et designer sont nés les produits « Tsara ». Des objets exécutés, en majorité, à partir de matières recyclées, mais qui n’ont rien à envier aux produits étrangers tant en terme d’originalité qu’en terme de fonctionnalité. Une autre façon de dire que même l’art peut se mettre au service de l’humanitaire.
L’exposition revêt ainsi, le statut de vitrine culturelle malgache.
Harilalaina Rakotobe