Le ministre de l’Industrie et du secteur privé, Chabani Nourdine a rencontré le PDG de Complant en Chine. Il a été question du redressement de l’usine de sucrerie.
Espoir. L’usine Sucoma (Sucrerie Complant de Madagascar) sortira peut être enfin de son cauchemar. En effet, d’après les explications du ministre Chabani Nourdine, à un point de presse hier à son bureau, son voyage en Chine a été fructueux. « J’ai personnellement rencontré le PDG de Complant qui a manifesté sa volonté de redémarrer l’usine Sucoma de Morondava, en ruine depuis 2014 », précise-t-il. Il a néanmoins demandé un soutien significatif de la part de l’Etat malgache dans l’assurance de la sécurité de l’usine et des ressortissants chinois qui y travaillent. « Aussi, j’incite encore une fois, le civisme et la coopération des employés de Sucoma et de la population dans le redressement de l’usine en abandonnant les mauvaises manières de tout détruire en cas de conflits d’intérêt. Il est très difficile et coûteux de tout reconstruire », souligne encore le ministre.
La responsabilité doit être partagée entre les employés, la population, les autorités locales, les élus locaux, les directions régionales et le gouvernement. Ce dernier, en collaboration avec les Chinois, repartira sur de bonne base de réévaluation de la situation de l’usine.
Dégâts
Pas moins de 50 millions de dollars seront nécessaires pour le redressement de Sucoma qui offre 700 emplois directs et près de 2000 emplois périodiques.
Depuis la location de l’usine de sucrerie, anciennement usine Siranala, par Sucoma en 1997, celle-ci n’a cessé de subir les mécontentements des employés, qui refusent certaines conditions de travail. Grève des gardiens, vol de 2000 mètres de câbles pour la bonne exploitation des 22000 ha de plantation de canne à sucre, pillages entraînant des morts et des blessés en 2014. Près de 5000 tonnes de sucre ont été pillées et la sécurité des Chinois n’était plus assurée à cette époque. Dernièrement encore, au dernier trimestre de l’année dernière, des employés, aidés par des malfaiteurs selon le ministère, ont bloqué les routes, coupé l’eau et l’électricité, endommagé des matériels. Les Chinois, selon une source, ont demandé plus de 80 millions d’euros de dédommagement, mais l’Etat n’y a jamais fait suite.
Mirana Ihariliva