La liste électorale a été arrêtée le 15 avril par la CENI et rendue publique, hier. Une légère hausse des inscrits a été constatée par rapport à l’année dernière.
En bonne voie. Par rapport à l’année dernière, une augmentation de 6,33% est enregistrée sur l’effectif des inscrits sur la liste électorale selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Le rapport de l’arrêtage définitif de la Révision annuelle de la liste électorale (RALE) 2016-2017 a été rendu public, hier, à Alarobia. Ainsi, à la date du 15 avril 2017, il est recensé 9 222 918 électeurs après l’élagage de 125 901 inscrits par l’opération de « retranchement ». «Notre objectif est de franchir le cap des 10 millions d’électeurs en 2018 », affirme Ernest Razafindraibe, membre de la CENI.
Pour y parvenir, une opération de délivrance de carte d’identité nationale sera menée conjointement avec le ministère de l’Intérieur et de la décentralisation. Par ailleurs, la CENI prévoit la mise en place de guichets uniques pour faciliter les inscriptions depuis la délivrance d’un jugement supplétif d’acte de naissance, jusqu’à leur intégration dans la liste.
L’inscription sur la liste électorale s’est tenue le 1er décembre 2016 et s’est achevée le 31 janvier 2017. 675 334 nouveaux électeurs s’ajoutent aux 8 673 485 de la RALE 2015-2016. Selon les dispositions du Code électoral, l’arrêtage définitif est le 15 avril. «Si dans les RALE précédentes, l’évolution des inscrits tournent autour de 2%, celle-ci a triplé cette année. Ce succès est imputé aux efforts conjugués de la CENI et ses démembrements, le ministère de l’Intérieur et de la décentralisation, des chefs fokontany et des médias locaux et nationaux», se félicite Ernest Razafindraibe.
De longue haleine
En juin 2016, un audit mené par l’association Tolotsoa et le KMF/CNOE a fait ressortir un gap de 25,5% entre les personnes en âge de voter et ceux réellement inscrits, soit environ deux millions de personnes. Avec les chiffres avancés par la CENI, hier, des questions sont soulevées sur les 19% d’électeurs restants. L’Observatoire de la vie publique SEFAFI dans son communiqué du 17 avril qualifie les chiffres avancés par la CENI de « surprenant, quand on sait que la population totale approche les 25 millions et que la moitié a plus de 18 ans ».
Réactions à laquelle les membres de la CENI ont tenu à apporter des éclaircissements. « La RALE est une opération annuelle. Avoir une liste exhaustive est un objectif mais il ne faut pas mélanger vitesse et précipitation. Comme il s’agit d’un effort de longue haleine, pour être réaliste, nous envisageons une progression de 9 à 10% pour 2018», explique Thierry Rakotonarivo, vice-président de la CENI.
Quoi qu’il en soit, le processus de préparation du prochain cycle électoral est en bonne voie. Il est permis de rappeler la situation de 2010 pendant laquelle 300 000 personnes ont disparu de la liste électorale et avec des doublons d’environ 1 480 000. Il est permis d’espérer que les situations de 2010 lors du référendum constitutionnel ne seront qu’un mauvais souvenir. Pour une élection crédible, transparente et démocratique, le SEFAFI suggère que la CENI publie les détails relatifs aux nombres d’inscrits (répartition géographique, répartition genre et tranches d’âge, comparaisons avec la liste de 2013).
Andry Rialintsalama