Des sœurs ont été violées à Antsirabe et des actes de banditisme ont été perpétrés à Mandritsara et Fenerive-Est. Cela suscite l’inquiétude!
Une effrayante multiplication des actes de banditisme contre les communautés religieuses fait des vagues. En moins de cinq semaines, quatre attaques et cambriolages sont enregistrés. Les couvents en sont les cibles. Le dernier cas signalé a été perpétré contre les sœurs de la Sainte Thérèse à Mandritsara, pendant la semaine de célébration de la résurrection. Celles-ci assistaient à la messe du jeudi saint, dans la soirée du 13 avril, lorsque des malfaiteurs en ont profité pour sévir. Le centre a été pris d’assaut alors qu’il n’y avait personne sur place, selon la gendarmerie nationale à Mandritsara. Selon les préjudices déclarés, une importante somme d’argent a été dérobée. Des ordinateurs ainsi que d’autres objets de valeur ont été également dépouillés, d’après un autre interlocuteur auprès de la communauté qui en a fait les frais.
La fin du mois de mars, le couvent des sœurs à Ampototaka Fenerive-Est a également été pris pour cible. Après une série de vols, un suspect a été finalement pris sur le fait, en pleine nuit, et remis à la brigade territoriale de la gendarmerie à Fenerive-Est.
Parallèlement, une dizaine de brigands armés ont frappé au couvent des religieuses à Antsahatanteraka à Antsirabe, aux petites heures le 1er avril. Par conséquent, cinq religieuses, dont une sœur malgache et une volontaire allemande ainsi que trois stagiaires, ont été victimes d’agression sexuelle. Près de 6000 euros ainsi que 3 millions d’ariary en liquide ont été subtilisés. Les assaillants se sont, dans la foulée, emparés de quatre téléphones portables et de trois ordinateurs ainsi que d’une tablette numérique.
Manifestation
Par ailleurs, une attaque meurtrière contre les religieux des capucins à Ambendrana Antsohihy a été perpétrée, dimanche vers une heure du matin. Le père Njiva Lucien, responsable du centre, a été abattu. Un jeune diacre de vingt-six ans a reçu une balle. Le prêtre a été délesté de son fusil de chasse. Les enquêteurs parlent d’une tentative de vol de cloche. En effet, des malfaiteurs avaient déjà tenté de s’en emparer dans la nuit du vendredi saint.
Outre les cas susmentionnés, les évêques ont rappelé lors d’une conférence qu’un acte meurtrier a également été commis antérieurement dans un autre centre à Toliara. Ils ne savent plus à quels saints se vouer face à cette succession effrénée d’actes de banditismes contre les religieux et religieuses catholiques.
Après l’attaque du couvent d’Antsahatanteraka, ils ont interpellé le pouvoir étatique de telle sorte que des mesures plus efficaces soient prises, mais le phénomène semble prendre une ampleur encore plus effrayante.
Pour l’affaire Antsahatanteraka, trente inculpés sont déjà placés en détention préventive. Treize personnes sont, en revanche, entendues pour le meurtre du prêtre à Antsohihy.
Sidérées, les écoles catholiques de la diocèse d’Antsirabe ont tenu une manifestation hier dans la ville d’eau. Une dernière veillée funèbre a été organisée hier à Antsohihy, en marge des funérailles du père Njiva Lucien qui se tiendront, ce jour.
Andry Manase